Pétra
« Rêve de pierre »Tonnerre de Brest ! Un temple romain taillé dans le roc, c’est formidable ! », s’écrie le capitaine Haddock dans l’album de Tintin, Coke en stock, en découvrant le Khasneh, trésor en arabe. Le monument le plus célèbre de Pétra, également mis en scène dans Indiana Jones et la dernière croisade, se fait désirer. On le guette à chaque détour du Siq, cette longue faille étroite et sinueuse, comme un
Rêve de pierre
Tonnerre de Brest ! Un temple romain taillé dans le roc, c’est formidable !, s’écrie le capitaine Haddock dans l’album de Tintin, Coke en stock, en découvrant le Khasneh, trésor en arabe. Le monument le plus célèbre de Pétra, également mis en scène dans Indiana Jones et la dernière croisade, se fait désirer. On le guette à chaque détour du Siq, cette longue faille étroite et sinueuse, comme un passage secret à travers la montagne, qu’il faut emprunter pour rejoindre l’ancienne cité troglodyte. Et puis le Trésor surgit, entre ombre et lumière, alors qu’on ne l’attendait plus… Et l’émerveillement est intact, même si l’on a vu cent fois la photo immortalisant ce rêve de pierre. L’ensemble du site de Pétra, une vaste nécropole deux fois millénaire, qui abrite temples et tombeaux, plonge le visiteur dans le même éblouissement. Il y a l’ingéniosité des Nabatéens d’abord, peuple de caravaniers, marchands d’épices et d’encens, qui creusa et tailla à même la montagne les quelque 800 monuments disséminés ici et là, mêlant les influences égyptienne, grecque et romaine. Il y a leur clairvoyance ensuite, qui les incita à construire leur capitale à l’abri des regards. Longtemps Pétra est restée un secret bien gardé, une cité oubliée, redécouverte en 1812 seulement. Le vrai choc pourtant n’est pas architectural mais géologique. Pétra est l’endroit le plus beau du monde à cause de la couleur de ses rochers, disait Lawrence d’Arabie. Rouge, rose, jaune, et même vert et bleu, les couleurs chatoyantes éclatent en mille stries sur les blocs de grès érodés et tourmentés par le vent. Pétra la bariolée offre un spectacle et une émotion sans cesse renouvelés, de l’aube au crépuscule. C’est au soleil couchant justement que Hassan, face au Deir, le monastère sur les hauteurs, nous offre notre ultime récompense : un air de luth qui fait danser les derniers rayons sur la montagne rousse.
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