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Nuisances de l’aérien : « il y a des marges de progrès très sérieuses »

Pour éviter les pollutions trop importantes autour des aéroports, l’Etat français a créé l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa). L’Echo touristique a interrogé son président.

Le 18 janvier dernier s’est tenue une commission consultative de l’environnement (CCE) sur le prochain plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) pour l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle sur la période 2022 à 2026. Une réunion présidée par le préfet du Val-d’Oise avec les compagnies aériennes, le groupe ADP, les communes, des associations. Et l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa). Dirigé par Gilles Leblanc, composée de 10 experts, celle-ci est chargée « d’examiner la carte stratégique du bruit. »

Si aujourd’hui les cartes intègrent un périmètre où le niveau est supérieur à 55 décibels, les riverains aimeraient mettre en place des cartes qui intègrent tous les secteurs impactés à partir de 45 décibels. Et ce, en se basant sur une recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé. Associations et collectivités aimeraient que les cartes prennent en compte les effets cumulés des nuisances de l’aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis) et de Roissy-CDG.

« Nous voulons mettre en place un plan d’action pour réduire le bruit sur toute la partie opérationnelle, explique Gilles Leblanc. Cela passe par une réduction du bruit à la source, notamment avec un renouvellement des flottes. Mais aussi par les nombreuses procédures opérationnelles (au sol, au décollage, en vol) ». Par exemple, d’ici 2023 sera généralisée l’approche en continu des avions avant l’atterrissage. Plutôt que la descente par palier, plus bruyante.

Encore du progrès

Une chose est sûre, si beaucoup de choses sont faites en France pour diminuer l’impact environnemental du transport aérien, « il y a des marges de progrès très sérieuses, selon le président. Notamment sur le plan des compensations des nuisances sonores. Les programmes d’insonorisations des lycées et écoles courent depuis 20 ans. La mise en place est d’à peine 50%… Dans le secteur de Roissy, beaucoup d’établissements de santé ne sont pas encore insonorisés. »

Gilles Leblanc rappelle également le contournement de la règle des vols de nuit dénoncé pour l’aéroport Charles De Gaulle en 2019. « Un plafond a été contourné. Il y avait plus de vols de nuit par un système de contournement des règles. On a mis en place un système de suivi plus étroit. »

Augmentation des vols de fret

Enfin, si on peut logiquement penser que l’effondrement du trafic passager provoqué par la crise sanitaire a amélioré la tranquillité des riverains, la situation est plus complexe. « Tous les trafics ne se sont pas effondrés, rappelle Gilles Leblanc. Si on prend l’exemple du fret, à Roissy, le trafic de nuit est supérieur en décembre 2021 à celui de décembre 2019 (+2%). L’aviation d’affaires (jets et avions affrétés, NDLR) a aussi explosé. »

Au 30 novembre 2021, 263 procès-verbaux ont été transmis depuis le début de l’année à l’Acnusa. Le montant des amendes prononcées par le collège, en 2021, s’élève à 6 525 750 euros, pour 410 amendes. Le montant total des amendes émises par l’autorité s’est élevé à 24 142 950 euros sur les 5 dernières années.

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