L’édito de Dominique Gobert : si tous les clubs se donnaient la main…

Marrant d’ailleurs cette appellation de « club ». Si je ne m’abuse, Disney avait inventé le Club des castors juniors, inventifs et joyeux qui frétillaient tels des castors travailleurs… Plus près de notre secteur, voilà maintenant le Club des concurrents de la SNCF. J’avoue ma profonde ignorance de ce « Club » qui existe depuis quelques années, regroupant notamment Trenitalia ou la Deutsche Bahn sans oublier Transdev Rail…

Pas trop bien compris cette association, si ce n’est que leur gros souci est le manque de transparence sur la concurrence et l’attribution des marchés en France, face à une SNCF toute puissante.

Pas tout à fait faux d’ailleurs, si l’on en juge l’attribution de ces marchés par les régions aux opérateurs ferroviaires : deux fois sur trois, c’est la SNCF qui remporte le gros lot, ce qui ne manque pas de développer l’ire de ses concurrents.

Autre Club, dont je viens également de découvrir l’existence, en lisant accessoirement le journal auquel je collabore, le Club des créateurs de voyage. Une association, un « collectif » comme disait Aimé Jacquet, d’agences « sur mesure ». Pourquoi pas, d’ailleurs, après Respire (qui semble avoir quelques problèmes d’existentialité), le CMDV, plutôt actif.

Frédéric d’Hautuille, membre fondateur semble-t-il, est un vrai professionnel et son expérience chez APG durant quelques années, lui donne une légitimité certaine.

Au moins, ce Club ne s’embarrasse pas trop de détails mais paraît plutôt décidé à aborder certains problèmes internes à la profession. Je ne m’attarderai pas sur les « relations avec les collaborateurs indépendants », sujet pour lequel je suis totalement incompétent. Je suppute cependant qu’un tel sujet doit parfois poser certains problèmes et il est toujours bon de les examiner.

En revanche, et c’est une bonne idée, le sujet de « la mise en place de devis payants ».

Très loin d’être idiot, lorsque l’on sait que nombreux sont les candidats au voyage qui consultent les agences, à la recherche du « meilleur » pour leur projet.

Non seulement, ces « clients » mobilisent le temps et l’activité de « leur conseil en voyages », mais repartent (souvent) avec tous les renseignements, les adresses et autres ingrédients pour finalement, se débrouiller indépendamment. Ou alors, font appel à des « conseillers » indépendants qui facturent leurs prestations. Comme le souligne Nathalie Trichard (Goût du Voyage), il est fascinant que des non professionnels arrivent à facturer du conseil « alors que nous, voyagistes, avons parfois du mal à justifier nos prix ».

Bien vu !

En même temps, comme le répète président Macron, faire payer un devis au client, je ne suis pas sûr que ça fasse avancer les choses. Surtout dans ces temps d’inflation et de pouvoir d’achat rabougri.

Mais le sujet mérite réflexion…