Sept agences spécialistes du sur-mesure lancent le Club des créateurs de voyages
Devis payant, podcast inspirant et éductours : le Club des créateurs de voyages réunit sept agences, soucieuses de mutualiser leurs forces. Précisions avec Frédéric d’Hauthuille, fondateur de Monde Authentique, l’une des agences membres.
L’Echo touristique : Le Club des créateurs de voyages, qu’est-ce que c’est ?
Frédéric d’Hauthuille : Le Club des créateurs de voyages reprend une idée qui a déjà existé en 2019. Ce premier groupe se voulait un réseau d’entraide qui réunissait une dizaine d’agences. L’idée était de s’échanger les bons plans, de recommander un réceptif… Malheureusement, la plupart des agences qui composaient ce club n’ont pas survécu à la crise sanitaire. Mais l’idée de relancer une initiative du même genre a rapidement germé dans l’esprit des survivants de ce premier club. C’est ainsi qu’est né le Club des créateurs de voyages, qui n’est pas une association, mais simplement un groupe qui réunit nos forces pour les mettre en commun.
Quel est l’objectif du club ?
Frédéric d’Hauthuille : Nous sommes tous acteurs du sur-mesure, avec des problématiques parfois communes. Dans le club, chacun apporte une idée, qu’il peut être amené à piloter pour l’ensemble des membres par la suite. Nous avons déjà trois chantiers en cours. Cela faisait plusieurs années que j’avais envie de lancer un podcast sur le thème du voyage. Mais c’est un travail difficile à mener seul, d’autant plus quand on pilote une structure en parallèle. J’ai donc proposé qu’on réalise collectivement ce podcast. Ainsi, tous les quinze jours, l’un de nos membres viendra présenter, en détail, une destination pour laquelle il a une expertise ou une affection particulière. C’est la première de nos initiatives, mais il y en a d’autres, comme le lancement du devis payant.
Le devis payant, un vrai sujet pour les acteurs du sur-mesure en B2C…
Frédéric d’Hauthuille : Le devis payant, c’est le sujet de Nathalie Trichard, qui dirige le Goût du Voyage, au Havre. Elle a recensé toute une littérature pour construire un argumentaire qui sert à expliquer au client pourquoi nous devons, parfois, lui facturer des « frais d’études ». Avec cet argumentaire, on explique pourquoi cette mission est chronophage, et pourquoi elle doit être rémunérée. Concrètement, comment cela fonctionne ? Si le client est intéressé par notre devis, nous lui transmettons un lien de paiement. S’il paye, c’est qu’il accepte ce concept du devis payant. Il accède alors à son devis, et les frais d’études seront déduits du montant total du voyage si le client signe avec l’agence.
Tous les membres du club ont adhéré au concept ?
Frédéric d’Hauthuille : Nous sommes tous des entrepreneurs indépendants, et nous n’avons aucune obligation les uns envers les autres. Par contre, nous avons signé une charte de bonne conduite. En ce qui concerne le devis payant, chacun est libre de l’utiliser ou non. Pour certains, ça n’est pas nécessaire. Leur clientèle est fidèle. Mais, pour les agences de plus grande taille comme la mienne, le devis payant est un outil très intéressant. Chacun peut aussi l’adapter en fonction de ses besoins. Par exemple, Anapia Voyages n’utilise le devis payant que lorsqu’elle travaille sur un voyage incluant un ou plusieurs passages de frontières. On espère surtout que notre initiative inspirera d’autres acteurs. On entend souvent parler du devis payant, mais peu agissent concrètement. Plus le secteur l’utilisera, mieux le message sera compris par les clients.
Vous allez aussi organiser des éductours communs ?
Frédéric d’Hauthuille : Oui. Nous avons pris cette décision après avoir participé à plusieurs voyages de formation où le DMC, qui voulait montrer tout ce qu’il savait faire, organisait des visites d’hôtels à la chaîne… sans bien cibler ses partenaires. Une agence spécialiste du sur-mesure ne cherche pas le même produit qu’un acteur du MICE ou des comités d’entreprise. En mutualisant nos moyens pour l’organisation de nos propres éductours, nous améliorons l’efficacité de ces voyages. Nous venons d’effectuer notre premier voyage ensemble en Tanzanie, et, sur la quinzaine d’hôtels que nous avons visitée, dix ont intégré les productions des participants. A l’avenir, nous organiserons d’autres éductours qui nous ressemblent et qui nous permettent de trouver un contenu mieux adapté à nos clientèles respectives.
Comment peut-on rejoindre le Club des créateurs de voyages ?
Frédéric d’Hauthuille : Nous avons adopté le principe de la cooptation. C’est-à-dire que pour nous rejoindre, les agences doivent connaître l’un des membres du club. Chaque membre a un droit de véto, si nécessaire. Et, bien sûr, il faut que les agences qui composent le collectif fasse exclusivement, ou presque, du sur-mesure. Nous sommes producteurs, et les questions qui concernent les grands réseaux de distribution ne sont pas les nôtres.
*Les membres fondateurs du club sont Anapia Voyages, Voyages Couture, Eric and the Trip, Le Goût du Voyage, Kaléidoscope Voyage, Monde Authentique/Nortours, So Different.
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