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L’édito de Dominique Gobert : perdre, c’est aussi gagner !

Suite de la saga Alitalia, devenue ITA Airways. Décidément, en Italie, c’est rien que du bonheur, de la fantaisie. La joie de vivre en quelque sorte.

Comme le dit la réclame d’un célèbre fabricant de meubles italien, « Et voilà ». Alitalia, sauvée par la grâce de l’Etat italien et la mansuétude de Bruxelles, après quelques péripéties notoires, est donc devenue ITA Airways. Suscitant un intérêt certain de la part d’Air France notamment, mais également de sa grande rivale européenne Lufthansa.

Intérêt suscité non pas par la qualité de la compagnie, gérée comme on s’en souvient à la façon Commedia Del Arte (pas la pizza) mais par la valeur de son réseau mondial.

Air France avait bien saisi l’opportunité d’une telle affaire… seulement Lufthansa, en meilleure santé financière, serait en passe de remporter le gros lot.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Seulement, « voilà », comme le dit Poltrone et son camarade Sofa, ITA Airways est encore et toujours retombée dans ses vieux démons : malgré un chiffe d’affaires avoisinant le milliard et demi, ses pertes sont toujours conséquentes. Selon le communiqué publié la semaine dernière, ses pertes nettes seraient de 480M€.

Ce qui, pour ITA, n’est absolument pas grave : effets du Covid, hausse du prix du kérosène, guerre en Ukraine, taux de change défavorable. Bref, que du normal.

N’indique-t-elle pas qu’en 2023, elle envisage, je cite, « la poursuite d’une croissance importante du volume des recettes » grâce à l’expansion de son réseau et de sa flotte, ce qui devrait se traduire par une « nette amélioration » du résultat d’exploitation. »

Ecco !

Carsten Spohr, le sympathique président de Lufthansa, doit se frotter les mains de bonheur, lui qui considère que, face à la pénurie de pilotes, les difficultés des constructeurs et autres balivernes, les tarifs des billets vont augmenter. Une « aubaine » dit-il, alors qu’il n’a pas l’intention d’augmenter les capacités. En clair, tant pis pour les clients et basta, pour rester dans une connotation italienne.

Donc, aubaine que ces résultats très mitigés, qui devraient permettre au colosse allemand une prise de participation extrêmement moins onéreuse. Per Baccho, plus les pertes italiennes seront élevées, moins le prix de rachat d’actions sera conséquent.

Voilà finalement comment faire une excellente affaire sans trop dépenser de monnaie. Et Carsten Spohr est un spécialiste dans ce domaine.

Caramba !

1 commentaire
  1. l'important c'est le message,pas le messager dit

    bonjour Dominique

    Pour ce qui est des prix,ils vont descendre.Pourquoi, c’est pas Lufthansa ou AirFrance qui décident, c’est le marché. Et le marché est ouvert : en effet, l’UE, comme vous le savez, a signé un accord de ciel-ouvert avec l’État qui contrôle la compagnie à l’oryx. Cet accord de libre-échange aérien stipule que l’oryx peut se poser n’importe en Europe y compris chez les occitans, et demain chez les provençaux. L’espace que Lufthansa pourrait laisser libre serait très rapidement comblé par l’oryx, au détriment des teutons bien évidemment.Evidemment les prix vont redescendre,et à terme (d’ici 2 ou 3 ans) peut être meme en dessous de ce qu’ils étaient en 2019, pourtant en dessous du plancher. Ne vous en réjouissez pas, car si ces prix feront le bonheur des consommateurs, ils ne feront pas les affaires du citoyen-producteur de richesses. Il faut que vous vous disiez que les prix en dessous du coût de revient pervertissent non seulement le marché,mais également le voyage. Nos clients furent des voyageurs, dans les 90’s, ils sont devenus des consommateurs avec tous les effets pervers que cela engendre (vous pouvez le voir à destination). Quand je vend un forfait à destination des contrées du sud-est asiatique,j’ai l’impression de vendre un pot de Nutella. J’exagère,bien sur, mais cette exagération me permet de comprendre les conséquences.

    La premiere conséquence, pour les agents de voyages, c’est la commission zéro imposée par AirFrance (et donc,suivie par toutes les compagnies IATA),il y a quelques années,pour accompagner ce trop-plein de capacité.Avec la bénédiction d’un certain JP MAS,votre tendre et cher ami !!!

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