L’édito de Dominique Gobert : « c’est pas moi, c’est l’autre »
Marrant. Il y a quelques jours, à la prison de Fresnes, c’était plutôt ambiance « club de Vacances » ! Tollé général. Qui est responsable ? Sûrement un agent de voyages, à moins que ce ne soit un tour-opérateur, lesquels sont absolument responsables de tout…
Eh oui, faut vous y faire, les amis professionnels du tourisme, vous êtes absolument responsables de tout, particulièrement lorsque les choses vont mal.
Dans le cas de la « fête à Fresnes », la compétition de Karting – juste une digression, par manque de connaissances orthographiques, on aurait présenté à ce malheureux directeur le projet d’un concours de cartes -, c’est bien sûr une caricature.
En revanche et particulièrement cet été, les professionnels ont en vu de toutes les couleurs. Ainsi, une pauvre agence de voyages fait face au mécontentement de ses clients au motif que « la météo s’est brusquement dégradée et que leur séjour a été perturbé. Authentique !
Une autre agence, particulièrement « pointue » dans ses prestations, est tombée des nues lorsque, au retour de ses clients partis en Italie, elle a eu la surprise d’affronter l’ire de ses clients parce que « la chaleur dans cette région de Toscane était insupportable et que nous avons faits malaises sur malaises » (sic et avenu) !
Que dire aussi de cette ignominie survenue depuis le début de l’été, accomplie par les compagnies aériennes dans leur quasi-ensemble. Et, là encore, ce sont les professionnels du voyage qui sont mis au banc des accusés. Parce que, sachons-le, les compagnies aériennes cet été ne se sont pas privées d’annuler (on dit pudiquement réguler) des vols, souvent à la dernière minute.
A tel point d’ailleurs que Mabrian a eu l’idée d’établir un classement des « spécialistes des annulations cet été.
Quant à vous, professionnels du voyage, il vous aura fallu un maximum de patience, d’angoisses et d’abnégation afin, toujours au dernier moment, de « protéger » vos clients. Là encore, le client ne fait preuve d’aucune pitié. « J’ai acheté mon voyage chez X, je veux ma prestation. C’est vous qui êtes responsables. »
Bien évidemment, à chaque fois, comme pour le dirlo de la prison, la même réponse : « C’est pas moi, c’est lui ».
Du côté des compagnies aériennes, il n’est pas question d’indemniser qui ou quoi que ce soit. Les professionnels du voyage n’auront eu cette année que leurs yeux pour pleurer et souvent « repayer » des réservations pour leurs clients. Sans parler du stress, de la fatigue et bien sûr, du surcoût financier que le client refusera d’acquitter.
Le nouveau ministre Beaune n’a pas beaucoup manifesté d’intérêt durant cet été à l’égard de ce problème. Peut-être que la ministre du Tourisme Olivia Grégoire pourra peut-être convaincre son collègue de se pencher sur le problème…
