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L’édito de Dominique Gobert : Bertrand Figuier nous a quittés

Visage taillé à la serpe, menton bien carré, cheveux courts, en brosse, la pipe au bec et un regard qui respire la bonté. Bertrand Figuier, notre vieux copain de la presse touristique, notre confrère, notre ami est parti…

Bertrand n’aura pas de problèmes de retraite. Il l’a prise lui-même, dans son Gers où il pensait passer encore quelques années, tranquille.

J’ai connu Bertrand il y a fort longtemps, grâce à son oncle et mon vieux mentor, Pierre Doulcet, à la création du Quotidien du Tourisme. C’était à l’époque, un vrai journal ; nous y étions une bande de copains, passionnés déjà par l’actualité du tourisme et Bertrand en faisait partie. Je me souviens d’ailleurs d’un remarquable dossier (un peu fleuve tout de même) qu’il avait réalisé sur… Air France !

Bertrand, c’était un personnage touchant, énervant, bourré de culture à laquelle je n’arrive même pas à la cheville. Solide dans ses convictions, toujours attentif lors de la discussion à ne pas blesser… Et lorsqu’il paraissait perdre pied durant ces échanges passionnés, il prenait sa pipe, la bourrait tranquillement, cherchait une vieille allumette et envoyait un grand sourire qui mettait une fin pacifique à toute contestation.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Bertrand, il aimait l’image, il s’était essayé du côté du cinéma documentaire. Naïf comme le sont les hommes bons, il avait été « poussé » hors du champ par des concurrents peu amènes.

Comme il n’aimait pas les conflits, il avait vite rebondi et avait, grâce à son (aussi) mentor Pierre Doulcet, réussi à donner vie à ce très beau magazine qu’était l’Univers des Voyages.

Là aussi, il aura été trahi.

Mais, qu’importe pour Bertrand. La rancune, la vengeance ne faisaient pas partie de ses convictions. Bertrand était croyant, pratiquant, convaincu que l’amour de l’être humain, la bonté, le respect des autres sont absolument inaliénables de l’esprit humain. Il croyait en un Dieu..

Il appliquait à la lettre ses croyances. Sans aucun sectarisme, sans aucun prosélytisme.

Dans son vieil imperméable râpé ; sa vieille veste à chevrons, nous l’appelions, dans notre petit milieu, Shrek. Il ne s’en formalisait pas, bien au contraire, même si lors de ses interventions dans les conférences de presse, pour nous, ses questions à rallonges qui duraient des plombes, auxquelles  nous ne comprenions pas grand-chose – lui non plus parfois – nous irritaient au plus haut point. Mais, me confiait avec beaucoup de malice et gentillesse le président Mas, « j’aimais beaucoup le décalage du cheminement de sa pensée »! 

A croire que parfois, malicieux comme il pouvait l’être, il ne le fasse exprès. Juste pour nous offrir après un petit (gros) coup à boire…

Parce que, lui aussi, aimait la convivialité, l’esprit d’amitié, la joyeuseté de la vie.

Il a voyagé partout, il a tout observé, il n’avait que 67 ans. Je pense à Sylvie, son épouse, ses enfants, Marie et Martin…

Beaucoup de nos amis ont quitté Paris. Bertrand a préféré quitter le monde !

Il était notre ami.

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