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L’édito de Dominique Gobert : Air France recapitalisée ? On y croit !

2,5 milliards d’euros ! Excusez du peu. Jusqu’à quand va-t-on systématiquement assister, avec l’argent du contribuable, aux soubresauts d’Air France, ses perpétuels mendifications dignes d’un sans-abri, lequel, lui, aimerait aussi être recapitalisé ?

D’accord, le Covid a frappé durement les transporteurs aériens ces deux dernières années. Si je ne m’abuse, Air France, comme ses homologues européennes, a été largement aidée.

En même temps, il semble que la reprise, du moins dans le transport aérien, soit plus rapide que prévue et que la saison estivale, si tout continue ainsi, soit plutôt bénéfique.

A l’heure actuelle, Air France annonce une prévision de remplissage de plus de 85% sur ses vols.

De plus, comme le soulignent les experts, les « opportunités » de consolidation en Europe deviennent extrêmement intéressantes. Nombreuses sont les compagnies qui commencent à essayer de faire « leur marché ».

Dominique Gobert, éditorialiste

Ça, ce sont les faits. Air France a bien compris qu’il lui fallait du cash pour y participer. Donc, quoi de plus simple que d’activer un « appel » aux dons et recapitaliser une nouvelle fois. Seulement, il va également falloir – c’est une condition imposée par Bruxelles – rembourser les aides reçues de la part de l’Etat français.

Au passage, il me semble que Lufthansa, par exemple, a rendu à l’Etat germain le prêt qui lui avait été accordé… mais bon, c’est un autre sujet ! Quant à British Airways, elle semble fort bien se dépatouiller toute seule.

Donc, si tout va bien, Air France va disposer de 2,5 milliards supplémentaires, d’un nouvel actionnaire, la CMA-CGM, rembourser une partie de sa dette… et tenter de se positionner dans le grand « mercato » de rachats de compagnies plus… fragiles. Au passage aussi, la dilution des actionnaires de référence, China Eastern ou Delta, de même que les petits actionnaires, va lui permettre de gagner en autonomie.  Pour les autres actionnaires « historiques », en revanche, c’est un peu comme le Pastis : plus on ajoute de l’eau, moins c’est goûtu !

Et, pourquoi pas, envisager une prise de participation significative vers…

Je parierais que Uncle Ben se pencherait bien sur le cas d’ITA, ex-Alitalia. Ce n’est d’ailleurs pas un secret, malgré les risques que ça peut comporter. Ou encore vers Air Europa, ce qui pourrait lui ouvrir les nombreuses portes de l’Amérique du sud.

Et tant qu’on y est, pourquoi pas une tentative vers Tarom, jolie compagnie qui a beaucoup souffert et qui n’est pas sortie de l’auberge. Du coup, ce sont de nombreuses routes ouvertes vers l’Est…

Sur le papier, la stratégie parait particulièrement intelligente.

Seule inconnue, mais de taille ; si Air France arrive à appliquer ces objectifs, saura-t-elle gérer ?

On va y croire… parce ce que c’est un projet intelligent et que l’on aimerait tellement voir notre belle compagnie retrouver toute sa splendeur passée.

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