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Le tourisme, l’autre commerce équitable

Hébergement chez l’habitant, transports locaux, actions de formation, partenariats commerciaux avec les populations… Ces pratiques constituent un modèle pour des voyages plus éthiques.

La quinzaine du commerce équitable fête ses dix ans. Du 8 au 23 mai, et à travers toute la France, des centaines d’exposants, dont certains voyagistes, sensibiliseront le grand public. Un événement qui permet de rappeler que les principes du commerce équitable peuvent aussi s’appliquer au tourisme. Le secteur est connu pour être très concurrentiel et pratique une « politique de bas prix entraînant le plus souvent de mauvaises conditions de travail et de rémunération », remarque Bernard Shéou*. Or, le commerce équitable est justement né de ce constat : les producteurs des pays en développement ne peuvent vivre dignement des fruits de leur travail du fait de l’inégalité des échanges commerciaux entre les pays du Sud et du Nord. Devant l’impossibilité de modifier les législations et les rapports de force internationaux, des organisations ont donc mis en place des partenariats commerciaux afin « de contribuer au développement durable,en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés ». Partenariats que certains pionniers, notamment les membres de l’Association pour un tourisme équitable et solidaire (Ates), ont transposé dans leurs activités. En construisant des séjours avec les populations locales, ils s’assurent d’abord du contrôle de ces dernières sur l’activité touristique. Une barrière efficace contre les atteintes à l’environnement, telles que la surconsommation d’eau pour les infrastructures de tourisme.

DES ÉQUILIBRES À RESPECTER

D’autres dérives, plus graves, sont aussi évitées. D’après l’ONG Tourism Concern, le développement du tourisme dans certaines destinations conduit à des expropriations violentes, au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle. Pour respecter les équilibres sociaux, économiques et environnementaux, parfois fragiles, des règles telles que la limitation des groupes, l’information et la sensibilisation des voyageurs ou le choix d’infrastructures écologiques ont aussi été établies. Outre le respect des territoires et des droits des populations, le tourisme équitable se donne pour mission de maximiser les retombées économiques locales. Le visiteur est logé de préférence chez l’habitant et en gîtes, ses guides sont locaux, il se déplace en transports publics et consomme une nourriture locale. Cette organisation permet de réorienter les dépenses des touristes vers des populations généralement tenues à l’écart des flux financiers issus du tourisme. D’après l’association Croq’Nature, l’accueil de voyageurs dans ses circuits en liberté engendre un bénéfice net de 9 à 13 E par jour, soit 680 E par an pour chacune des cinq familles d’agriculteurs de Zaouit, dans le sud du Maroc. Sans cette activité, elles ne gagneraient que 1 100 E par an, le revenu moyen d’une famille vivant de l’agriculture. Enfin, via des fonds gérés par les communautés d’accueil et les voyagistes, le tourisme équitable contribue au développement des territoires. Pour les partenaires de Croq’Nature cela représente plus de 585 000 E sur dix ans, soit l’équivalent de près de 20 puits, plusieurs écoles, pensionnats et dispensaires, un centre d’agro-écologie, d’actions de formation dans la santé ou l’agriculture, la création de fermes…

* Du tourisme durable au tourisme équitable, quelle éthique pour le tourisme de demain ?, Bernard Shéou, Editions de Boeck, 2009.

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