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Sahel : des voyagistes soutiennent leurs prestataires

L’arrêt du tourisme dans la zone saharo-sahélienne touche directement plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Depuis 2010, la fermeture de la région saharo-sahélienne au tourisme a affecté plus de 50 000 personnes qui vivaient directement de cette activité, selon les professionnels. « Pour chaque groupe de 8 personnes, nous employons un guide, trois chameliers, un cuisinier et un ou deux assistants », précise Frédéric Giroir, directeur général d’Atalante. Autant de familles que certains voyagistes continuent à soutenir, malgré l’arrêt de leur activité dans la région.

« Quand une crise dure un an, on peut apporter une aide. Mais cela ne sert à rien de laisser nos partenaires sous perfusion si la région reste fermée plus longtemps », explique Frédéric Giroir. Atalante, en partenariat avec l’association de microcrédit Xetic, a lancé une souscription auprès de ses clients pour aider à la reconversion d’un de ses prestataires au Niger. 6 500 euros ont été récoltés en 24 heures pour financer une entreprise de transports et d’autres projets – notamment en Mauritanie – devraient être lancés. Ces reconversions ne permettront évidemment pas de remplacer l’activité touristique à court terme. Toutefois, Frédéric Giroir admet une forme de responsabilité. « Humainement, on ne peut pas laisser nos partenaires mourir de faim. Et nous nous sommes engagés à construire des relations durables, c’est un des critères de la charte du tourisme responsable ATR ».

Point Afrique, qui a annoncé une reprise des vols au Mali fin décembre et probablement en Mauritanie et au Tchad, a initié une démarche similaire. « Ne pouvant plus assurer notre rôle économique sur place, nous avons décidé de maintenir à distance notre appui en créant l’Association Point-Afrique Solidarité », explique le site internet de la coopérative, créée en 1996 afin de désenclaver certaines régions d’Afrique. L’agence du 5e arrondissement parisien s’est ainsi transformée en boutique. L’objectif est de financer des projets de développement pour les partenaires du voyagiste, grâce à la vente d’artisanat et de créations africaines. Formations à l’agroécologie, microcrédit, parrainage d’enfants… La coopérative prélève également un pourcentage de ses revenus, depuis sa création, afin de participer au développement local dans la région.

« Lorsque des communautés investissent uniquement dans le tourisme, il se créé une dépendance qui peut être très dangereuse », explique Jean-Luc Gantheil, fondateur de l’association Croq Nature. Les partenaires de l’association conservent donc d’autres activités. Et même dans les régions où le tourisme est au point mort, l’association continue de financer des projets, comme la création de banques de céréales et de puits ou encore la construction et le fonctionnement d’écoles. Au total, environ 70 000 euros sont débloqués chaque année. « C’est le meilleur rempart contre le terrorisme », conclut Jean-Luc Gantheil.

Les démarches du tourisme responsable ATR se multiplie

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