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L’aéroport de Marseille perd 7 millions par mois et demande de l’aide à l’Etat

Les dirigeants de l’aéroport de Marseille estiment qu’ils financent à perte une des missions régaliennes de l’État : la sécurité.

Jeudi, les responsables de l’aéroport de Marseille-Provence (AMP), l’un des plus importants de France, sont revenus sur l’activité de la plate-forme depuis le début de la crise du Covid-19. Le trafic passagers a subi une baisse de 54,6% en mars par rapport à 2019 et un recul de 99% en avril, ont-ils souligné.

Le chiffre d’affaires mensuel diminue de 13%, « ce qui entraîne une consommation de 7 à 8 millions de liquidité » par mois, a expliqué Philippe Bernand, le président du directoire. L’aéroport n’accueille plus que désormais 300 passagers chaque jours, via les 5 vols quotidiens maintenus : quatre avec Air Corsica vers l’Île de Beauté, et un vers la capitale avec Air France. Seul le terminal 1B est toujours ouvert.

39 millions par an dans la sécurité

Malgré les 25 millions d’euros empruntés en mars, l’équilibre de l’aéroport est précaire. C’est pourquoi les dirigeants ont demandé à l’Etat de prendre en charge pour 2020 le coût des opérations de sécurité, afin d’alléger le déficit dû à la crise du coronavirus.

Pour l’aéroport de Marseille, les opérations de sûreté représentent des dépenses de 39 millions par an, soit l’équivalent du chiffre d’affaires, selon ses responsables. « Le coût des opérations de sûreté continue à courir alors que les recettes sont à zéro ».

Actuellement, les coûts des mesures de sûreté, une mission régalienne de l’Etat, sont effectivement délégués aux aéroports.

Trois quarts du personnel à l’arrêt

« Nous finançons à perte les missions régaliennes de l’Etat », ont noté les responsables aéroportuaires. Normalement, les opérations de sûreté sont payées par les passagers grâce à une taxe sur les billets, qui est reversée à l’aéroport. Mais avec la chute vertigineuse du trafic, ce mécanisme ne permet plus de compenser les dépenses. Un report de ce déficit sur les années ultérieures « serait la pire des solutions qui affecterait la compétitivité des aéroports français », ont-il indiqué, en demandant que l’Etat « prenne en charge ce déficit ».

Pour faire face à la crise née avec la pandémie, « le secteur aérien a besoin d’aides sur les aspects fiscaux », ont insisté les responsables de l’aéroport de Marseille Provence. Les trois quart des personnels de cette plateforme sont en arrêt de travail (chômage partiel, arrêts maladie, RTT) et les deux tiers des infrastructures sont en sommeil. L’activité cargo était encore soutenue en mars (- 25,8%), mais elle a chuté en avril (-50%).

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1 commentaire
  1. Menier dit

    Il est certain que nos aéroports sont trop nombreux Près de 50 en France (!) là où une vingtaine suffirait (trois par Région). De plus, les risques sanitaires vont imposer des contrôles coûteux et des délais accrus qui rendront nos aéroports de province obsolètes. Trop d’aéroports (comme Lourdes, Calvi, Béziers, Metz, Bergerac, Nimes, etc…) ne sont pas viables : proximité avec un autre aéroport international pour les mêmes destinations, stagnation du nombre de passagers et déficit financier. Une logique économique qui semble inconnue de nos « élites locales ».

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