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Billets d’avion non volés : « Nous devons rembourser les clients »

Le président de l’agence BDV Fabrice Dariot réagit vivement aux propos du secrétariat aux Transports, favorables aux avoirs, publiés par L’Echo touristique vendredi 3 avril.

« Le gouvernement soutient une adaptation du règlement européen sur le droit des passagers pour permettre une possibilité (…) de remboursement par les compagnies aériennes en priorité sous forme d’avoirs, explique le secrétariat d’Etat aux Transports. Compte tenu de l’urgence de la situation, la France appelle désormais la Commission à faire rapidement une telle proposition d’évolution du règlement (CE) 261/2004. »

Cette position du gouvernement met en colère Fabrice Dariot, président de l’agence en ligne Bourse des Vols. « L’usage et la loi veulent que l’on rembourse le client. » Les passagers dont les vols ont été annulés ont effectivement droit au remboursement, a confirmé la Commission européenne le 18 mars 2020. « Or le secrétariat aux Transports veut une règlementation qui entérine une violation de la règlementation existante, ce qui porterait atteinte au droit des consommateurs. » Si l’Europe entérine le mécanisme des avoirs, les agences devraient émettre des bons « vols » (EMD) qui sont « des procédures de remboursement manuelles, techniques et chronophages. Or nous vendons déjà des billets avec une marge quasi nulle. »

Nationaliser Air France ? Une « hérésie »

« Nous devons rembourser les clients, d’autant que certains ont un vrai besoin de trésorerie. » Dans les fait, des compagnies remboursent, comme Ryanair, American Airlines, Aeroflot, Qatar Airways, British Airways, soit immédiatement soit sur le prochain BSP (via une Demande d’Autorisation de Remboursement, « DAR »), explique Fabrice Dariot. D’autres s’y opposent, telle Air France, ajoute-t-il. Le risque, c’est que toutes les compagnies lui emboitent le pas si Bruxelles avalise le système des avoirs déjà en place par ordonnance pour les voyages à forfait et d’autres prestations touristiques, en dehors des transports secs.

Fabrice Dariot, président de Bourse des Vols

Quelle solution, pour sortir tout le monde de l’ornière face aux innombrables billets non volés à cause de la crise du Covid-19 ? « Les prêts bancaires aux compagnies et la mise en place d’une caisse de garantie constituent la meilleure solution, estime le patron de l’agence en ligne. Le gouvernement peut créer des lignes de crédit pour les compagnies, afin de les aider à éviter la faillite. La nationalisation (d’Air France, Ndlr) serait une hérésie. Une compagnie soutenue par l’Etat face à des compagnies privées d’aides, c’est la porte ouverte à une concurrence déloyale ».

A l’image de très nombreuses entreprises du secteur, Bourse des Vols vient de s’endetter « pour plusieurs années ». Même si l’activité est actuellement au point mort en termes de ventes, « nous n’avons jamais autant travaillé… Et ce, pour gérer l’effondrement du chiffre d’affaires. » Une situation dans laquelle de nombreuses agences de voyages se reconnaîtront, qu’elles soient online ou offline.

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