La vidéo cherche le bon format

Avec la démocratisation de l’ADSL, Internet trouve sa troisième dimension. Doucement, mais sûrement, les vidéos s’invitent sur les sites de voyages. Quelques agences en ligne en font réaliser pour offrir aux internautes des visites virtuelles dans une poignée d’hôtels. Des voyagistes aussi, tels Marmara et Look Voyages, pour leurs hôtels-clubs. Pourtant, trouver de bons professionnels de l’image relève parfois de la gageure. De plus, la vidéo représente un coût non négligeable. Enfin, c’est une denrée périssable, car les chambres et les façades doivent être régulièrement rénovées. Les vidéos doivent non seulement être récentes, mais aussi comparables. Pour qu’un client fasse un choix éclairé entre divers établissements, ils doivent être du même acabit. Il faut donc une certaine standardisation, sans tomber dans la banalisation. La vidéo amateur est du coup quasi inutilisable par les sites marchands de voyages. Les clips commerciaux fournis par les hébergeurs, souvent rébarbatifs et commerciaux, ne font pas plus l’affaire.

L’EXPÉRIENCE ÉCLAIRÉE DE TVtrip.com

Créé par quatre anciens d’Expedia, TVtrip.com a bien saisi toutes ces contraintes. Cette jeune pousse se positionne comme producteur de vidéos, avec ses propres standards. Chaque clip de base dure de 60 à 90 secondes, et s’emploie à montrer trois facettes de l’hôtel : rue, espaces communs et chambre. 2 500 vidéos d’hôtels urbains sont en ligne, 3 000 autres sont en commande. Pour financer leur réalisation, TVtrip.com a levé 10 ME depuis sa création ! Ses vidéos se veulent neutres, même si une partie (minoritaire) des frais de réalisation est couverte par les hébergeurs. Le site choisit et pilote lui-même son vivier de cameramen. « Nous faisons le pari que la vidéo deviendra très importante dans l’acte de réservation », explique Marc Ruff, l’un des cofondateurs de l’entreprise, dont le modèle économique repose à 70 % sur l’affiliation et la publicité. Mais restons pragmatiques : la vidéo n’est pas la panacée pour l’ensemble des professionnels. Certains sites peuvent en faire l’économie, selon leur positionnement. Au moins pour l’instant.