La Thaïlande se vide lentement de ses touristes
Les opérations aériennes d’évacuation s’accélèrent, tandis que la Thaïlande s’enfonce dans une crise qui risque d’être dramatique pour son activité touristique à court et moyen termes.
C’est un avion attendu avec impatience par les centaines de touristes français bloqués en Thaïlande. Hier soir, près d’une semaine après le début du blocus des aéroports de Bangkok, un Boeing 747 affrété par le gouvernement français a décollé de l’aéroport d’Orly à destination de la Thaïlande. Il assurera dès aujourd’hui le rapatriement d’environ 500 passagers vers la France (en priorité les personnes malades, âgées et les familles avec enfants en bas-âge). Parallèlement, Air France assurera au moins deux vols au départ de Phuket et à destination de Paris, ce soir puis jeudi soir. Les transferts depuis Bangkok, par bus, seront assurés par la compagnie.
Air France a préféré opérer ses vols au départ de la célèbre île touristique, dont l’aéroport est aux normes internationales, plutôt que depuis l’aéroport militaire d’U-Tapao, qui ne peut accueillir que 40 vols par jour contre 700 à l’aéroport international de Bangkok. Durant tout le week-end, les opérations s’y sont déroulées dans le chaos le plus total.
1600 Français étaient en attente d’un départ hier, selon le recensement de l’ambassade de France à Bangkok. Ils pourraient toutefois être trois fois plus nombreux en réalité. Les autorités recommandent à tous les passagers de ne se rendre ni à Chiang Mai (au nord) ni à Pukhet sans s’être assuré préalablement qu’ils pourront embarquer à bord d’un avion. Tous les départs vers la Thaïlande au départ de France restent également formellement déconseillés.
Le Ceto a, quant à lui, recommandé hier soir de « maintenir les mesures exceptionnelles d’assouplissement » décidées la semaine dernière (report sans frais possible dans les 12 mois) jusqu’au 8 décembre. Emboîtant le pas, Air France a annoncé que ses clients ayant réservé un vol vers Bangkok pour un voyage entre le 24 novembre et le 7 décembre peuvent le reporter jusqu’au 28 février 2009 ou modifier leur destination.
A Bangkok, les rumeurs prédisaient hier un coup d’Etat dans la soirée tandis que des experts s’attendaient déjà à une chute de 40 à 50% des flux touristiques dans le pays en 2009. Les pertes liées à la fermeture des deux aéroports de la capitale sont estimées à 4 milliards de dollars.
