La fin du « quoi qu’il en coûte » peut-elle s’appliquer au tourisme ?
Les opérateurs du voyage souhaitent que le dispositif d’aides « sur mesure » puisse pleinement s’appliquer au secteur, toujours durement touché par la crise.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a affirmé, mercredi, que le gouvernement allait cesser de soutenir l’ensemble des secteurs économiques, à l’occasion de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef.
Durant la crise sanitaire, « nous n’avons pas compté l’argent public parce que c’était responsable de le faire. Mais maintenant que l’économie française redémarre, que nous avons des perspectives de croissance à 6%, le quoi qu’il en coûte c’est fini », a déclaré Bruno Le Maire.
Depuis le début de la crise, 36 milliards d’euros ont été mis sur la table pour soutenir le secteur du tourisme, a rappelé le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne sur LCI. Différents dispositifs ont été activés : fonds de solidarité, activité partielle, exonération des charges sociales, Prêts garantis par l’Etat, aide aux coûts fixes…
Vers du sur mesure
« Nous sommes passés au sur mesure, nous continuerons à soutenir ceux qui en ont besoin », a ajouté devant les patrons réunis à Paris. « Nous regarderons ceux qui ont perdu du chiffre d’affaires pendant cette crise sanitaire, pendant ce mois de pass sanitaire et nous aiderons ceux qui ont perdu l’argent à cause des réglementations sanitaires. »
« Je leur donne rendez-vous lundi prochain, 30 août : le monde de la culture, des restaurateurs, les hôtels, les bars, le monde du tourisme, les voyagistes », a ajouté Bruno Le Maire, confirmant une réunion prévue à Bercy sur les aides accordées à compter du mois de septembre. Une réunion également évoquée par Jean-Baptiste Lemoyne, sur le plateau de LCI, comme le rendez-vous de la rentrée.
Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, compte justement sur des aides aux acteurs les plus impactés par la crise. « Les perspectives pour l’automne-hiver sont mauvaises », nous a-t-il récemment déclaré, en partageant les demandes d’aides adressées au gouvernement pendant l’été. « Les pouvoirs publics doivent continuer à soutenir le secteur, il ne faut pas le lâcher. Les aides étaient importantes de décembre à mai, elles ont diminué de juin à août. Il faut revenir à un bon niveau d’aides, en les conditionnant aux niveaux de perte de chiffre d’affaires, jusqu’en décembre. » Le maintien du fonds de solidarité, calculé sur la perte du chiffre d’affaires, avec comme en juin une prise en charge de 40% du montant de la perte, est particulièrement attendu. Alors que les remboursements des avoirs approchent, de nombreuses entreprises pourraient faire face à des problèmes de trésorerie.
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