La croisière patauge
Le bilan 2005 du marché de la croisière en France est décevant, avec seulement 233 000 passagers . Et ce malgré les nombreux efforts des compagnies.
Georges Azouze (Costa Croisières), président de l’Association France Ferries & Croisières (FFC) était un peu amer en présentant le bilan 2005 de la croisière en France. 233 000 clients français ont effectué une croisière l’an dernier (+ 5 % par rapport à 2004), ce qui place l’Hexagone en cinquième position sur le marché européen. Avec 7 % de parts de marché (sur 3,2 millions de passagers pour le Vieux Continent), la France est loin derrière ses voisins italiens et espagnols, qui ont progressé de 28 et 26 % (514 000 et 379 000 clients). Tout comme l’Allemagne qui, avec 639 000 passagers, a affiché +10 %. Quant aux Anglais, malgré le timide + 4 %, ils demeurent les leaders en Europe, avec un million de clients.
Créer l’événement en France
Pourtant, les efforts n’ont pas manqué l’année dernière. FFC (qui regroupe une vingtaine de compagnies), en collaboration avec la Fédération française des techniciens et scientifiques du tourisme (FFTST), a mis en place des formations à l’attention des vendeurs et des enseignants des écoles de tourisme. Si les profs ont répondu présents, la fréquentation des agents de voyages a été insuffisante, avec 900 vendeurs sur une trentaine de sessions. Georges Azouze a regretté une certaine indifférence de la part des agences parisiennes.
Le président de la FFC a insisté aussi, alors que les compagnies de croisières ont multiplié les campagnes de publicité, sur la nécessité de trouver une dynamique de communication et d’être plus créatifs (à l’image des Espagnols, qui organisent chaque année une semaine de la croisière dans tout le réseau de distribution), pourquoi pas en créant l’événement dans les magazines féminins et people. Tout en multipliant les opérations vis-à-vis des agences. En résumé, l’objectif de 500 000 passagers français en 2010, nécessaires pour être audible selon la FFC, est loin d’être atteint. A défaut de trouver un appui dans les agences, les compagnies de croisières pourraient être tentées de se tourner vers la vente directe.