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Coronavirus : la Compagnie des Alpes revoit ses ambitions à la baisse

La Compagnie des Alpes l’avait anticipé : la pandémie de Covid-19 et ses conséquences pèsent « sensiblement » sur son activité au deuxième trimestre 2019/2020, et l’oblige à revoir sa stratégie.

Malgré « un bon premier trimestre et un bon niveau d’activité enregistré jusqu’aux dates de fermeture des sites concernés » (stations de ski et parcs de loisirs), la Compagnie des Alpes (CDA) enregistre un chiffre d’affaires de 470,5 millions d’euros pour le premier semestre de l’exercice 2019/2020, en recul de 5,6%.

© Compagnie des Alpes

Le chiffre d’affaires des domaines skiables s’établit à 350,2 millions d’euros et connaît, du fait de la fermeture anticipée des stations le 14 mars, une baisse sensible de 9% par rapport au premier semestre de l’exercice précédent. L’activité des remontées mécaniques, le métier historique de la CDA, enregistre ainsi une baisse de son chiffre d’affaires de 9,2%. Le début de la saison était pourtant dynamique, « notamment pendant la seconde semaine des vacances de Noël », et l’activité s’est poursuivie « de façon satisfaisante » jusqu’au 14 mars.

A cette date, le groupe avait enregistré une progression de son chiffre d’affaires d’environ 2,5%. La fermeture anticipée des domaines a donc amputé le chiffre d’affaires du deuxième trimestre de deux semaines et demie fortement contributives à l’activité. Le chiffre d’affaires du deuxième trimestre est ainsi en diminution de 39,9 millions d’euros, soit -12,1%. Sur l’ensemble de la saison, la CDA anticipe une baisse du chiffre d’affaires des domaines skiables d’environ 20%, soit une baisse de l’ordre de 85 à 90 millions d’euros.

Les parcs en hausse… jusqu’à la mi-mars

La division « parcs de Loisirs », elle, enregistre au premier semestre de l’exercice une progression sensible de +7,2%, à périmètre comparable. En ajoutant l’acquisition de Familypark, en Autriche, il s’établit à 103,2 millions d’euros (+10,8%). La fréquentation en hausse (+7,4%) et l’augmentation des dépenses par visiteur (+3,4%) portent cette croissance. Le premier trimestre de l’exercice a été très dynamique (+16,1%), confirmant ainsi le succès des opérations événementielles organisées par le groupe (Halloween, l’ouverture du Parc Astérix au grand public pendant les vacances de Noël, …).

La croissance de l’activité a aussi été tirée par l’Aquapark de Bellewaerde (Belgique), qui est encore dans sa première année d’exploitation, l’augmentation des capacités hôtelières du Parc Astérix et donc l’acquisition de Familypark, situé au sud de Vienne (Autriche) au printemps 2019. Pour les six sites qui étaient ouverts, cette dynamique s’est poursuivie au cours du deuxième trimestre notamment au Futuroscope, et ce, jusqu’à la mi-mars lorsque le groupe a procédé à leur fermeture. Au total, l’activité des parcs de loisirs depuis le début de la saison affichait à la mi-mars une progression de 12,1% à périmètre comparable et de 15,9% en données publiées.

La configuration actuelle, qui empêche de planifier avec précision la réouverture des parcs de loisirs ou l’exploitation des domaines skiables pendant l’été, a obligé la CDA à revoir ses projets de développements pour les mois à venir. « Pour les parcs de loisirs, les investissements prévus au cours de l’exercice ont quasiment tous été déjà réalisés ou engagés. Les projets phares tels que le troisième hôtel du Parc Astérix et les attractions majeures devant être inaugurées au Futuroscope et à Bellewaerde ne sont donc pas remis en cause et ouvriront dès que possible », précise le groupe.

Des investissements reportés

« L’essentiel des arbitrages auxquels le groupe pourra procéder, sur cet exercice, concerne ainsi les domaines skiables, le printemps correspondant traditionnellement à une importante phase d’investissements. Le groupe a en effet prévu de reporter à la saison prochaine un certain nombre de dépenses non encore engagées », prévient la CDA, qui devrait ainsi réduire son enveloppe d’investissements de 30 millions d’euros pour cet exercice.

Pour les parcs de loisirs, la coupe devrait être plus franche. « Il est par ailleurs d’ores et déjà prévu qu’il cherchera également à réduire ses dépenses d’investissements lors du prochain exercice 2020/2021, notamment pour ce qui concerne les parcs de loisirs, avec le souci de conforter l’attractivité de ses sites ». Ces arbitrages pourraient notamment reporter la rénovation et l’ouverture de nouvelles attractions au Parc Astérix, prévues en 2021 et 2022, ou ralentir la transformation déjà engagée du Futuroscope.

Enfin, et comme elle l’a déjà annoncé, le contexte a obligé la CDA à suspendre ses objectifs de marge d’EBO 2019/2020 sur ces deux métiers. Dès le lendemain de la fermeture de ses sites, le groupe a engagé un important plan d’ajustement de ses coûts : chômage partiel, embauches saisonnières gelées, économie d’énergie, baisses ou reports de charges, réduction des rémunérations des dirigeants, … Un plan qui devrait compenser à hauteur de 40% la perte d’exploitation liée aux restrictions découlant de la pandémie de Covid-19.

Créée en 1989, la Compagnie des Alpes est à la tête de 11 domaines skiables (Tignes, Val d’Isère, Les Arcs, La Plagne, Les Menuires, Les 2Alpes, Méribel, Serre-Chevalier…) et de 12 destinations de loisirs renommées (Parc Astérix, Grévin, Walibi, Futuroscope…). Au cours de son exercice clos le 30 septembre 2019, elle a accueilli plus de 23,5 millions de visiteurs et réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 854 millions d’euros.

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