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La cinquième vague pénalise la vente de voyages, selon Jean-Pierre Mas

La recrudescence des cas de Covid-19 pèse sur le moral et les projets des Français, d’après Jean-Pierre Mas. Le président des Entreprises du Voyage évoque aussi les NAO, les aides… et la destination Maurice d’où il nous a accordé cette interview.

L’Echo touristique : Nous avions évoqué ensemble les négociations annuelles obligatoires (NAO) 2021, lors de notre dernier échange. Où en êtes-vous ?

Jean-Pierre Mas : Nous sommes toujours en cours de discussion avec les partenaires sociaux, soit tous les syndicats : CGT, CFDT, CGC, FO… Rien n’est arrêté. La prochaine étape, dans les prochains jours, c’est de boucler ces NAO 2021 qui ont pris du retard à cause de la crise. Le salaire minimum du groupe A ne peut pas se situer en-dessous du Smic, cela nuit à l’attractivité de nos métiers. Il n’est dans l’absolu pas possible de payer en dessous du Smic, mais le salaire de base des groupes sert au calcul des primes d’ancienneté. Donc, si nous revalorisons les salaires de base, les primes d’ancienneté augmenteront de facto. Nous devons aussi établir le calendrier d’ouverture des discussions pour les NAO 2022

Il n’était pas envisageable de mener une seule NAO pour les deux années ?

Jean-Pierre Mas : Non, et tout le monde est d’accord là-dessus. Quand nous entamerons les NAO 2022, nous aurons l’avantage d’avoir une idée plus précise qu’aujourd’hui du niveau de reprise de l’activité.

Rien ne me permet de dire que l’aide aux coûts fixes selon la taille des entreprises s’arrêtera fin octobre pour nous.

Bercy a annoncé l’arrêt des indemnisations des coûts fixes dès le mois de novembre. Votre réaction ? Des précisions à apporter aux professionnels du voyage ?

Jean-Pierre Mas : Pour l’instant, nous n’avons pas de précisions. Mais notre secteur n’est pas concerné par la fin du « Quoi qu’il en coûte ». Rien ne me permet de dire que l’aide, portant sur 70% ou 90% des coûts fixes selon la taille des entreprises, s’arrêtera fin octobre pour nous. Nos demandes, au niveau des Entreprises du Voyage, vont dépendre du niveau d’activité du mois de novembre. En fonction, nous verrons s’il est nécessaire de poursuivre les aides, et dans quelles mesures. La situation reste très compliquée pour les spécialistes des voyages scolaires et de l’Asie, notamment. Nous sommes entendus par Bercy. Mais il faut aussi se faire à l’idée que les aides vont, un jour, prendre fin.

Nous avons toujours des réservations pour la période de Noël, mais très peu sur 2022.

A l’heure où nous parlons d’une cinquième vague, comment se comportent les réservations de voyages ?

Jean-Pierre Mas : Nous avions une reprise très forte des réservations depuis la rentrée, jusqu’à la Toussaint. Là, nous constatons une dépression des ventes de voyages loisirs depuis une dizaine de jours. Il y a un infléchissement des ventes. Nous avons toujours des prises de commandes pour la période de Noël, mais très peu d’anticipations sur l’année 2022. Les Français s’inquiètent des limites qui pourraient être apportées à leur mobilité. Dans le voyage d’affaires, nous restons à environ 60% des niveaux de 2019, même si la réouverture des frontières des Etats-Unis a apporté une bouffée d’oxygène. Les entreprises continuent d’avoir des politiques restrictives de leurs déplacements.

Vous êtes à l’île Maurice depuis plusieurs jours, où l’épidémie repart. Quelle est votre ressenti ? Nous avons récemment publié un témoignage qui a suscité beaucoup de réactions, parfois critiques

Jean-Pierre Mas : Il faut rappeler que la population mauricienne est très fortement vaccinée, c’est un point important. D’ailleurs, tout le personnel des hôtels est doublement vacciné – ce qui n’est pas le cas en France. Par contre, la population locale s’est récemment relâchée au niveau des mesures de distanciation sociale, pendant la Fête des lumières Divali et ses grands rassemblements. Les autorités ont donc pris des mesures rigoureuses (lire aussi L’île Maurice instaure de nouvelles restrictions) qui concernent avant tout les Mauriciens, pas les visiteurs étrangers. Pour les touristes, le protocole sanitaire est extrêmement rigoureux. Il faut être doublement vacciné, faire un test à J-72h, apporter la preuve de son hébergement à l’hôtel, passer un test à l’arrivée puis à J+5. Et les rares visiteurs internationaux qui sont testés positifs sont isolés. Les hôtels doivent conserver 8% de leurs chambres comme chambres d’isolement. Le port du masque est obligatoire dans les espaces couverts et clos. Le contrôle des arrivées est très strict.

Vous semblez très confiant malgré la hausse des cas de Covid sur place. Pour vous, les agences peuvent continuer à vendre l’île Maurice ?

Jean-Pierre Mas : Bien sûr ! Les agences peuvent vendre la destination sans problème. Sinon, je ne serais pas sur place ! C’est plus dangereux de prendre le métro parisien à 7h que de séjourner à l’île Maurice… D’autant qu’ici, nous vivons davantage dans des milieux ouverts, à l’extérieur.

Terminons par votre prochain congrès, le dernier prévu en Albanie en 2020 ayant été annulé (et officiellement reporté sine die). Ce sera en 2022, et toujours en Albanie ?

Jean-Pierre Mas : Nous communiquerons bientôt sur le sujet. Ce que je peux déjà confirmer, c’est que les Entreprises du Voyage organisent bel et bien un congrès en 2022.

A lire aussiTourisme : tout savoir sur les deux nouvelles aides « rebond »

2 commentaires
  1. Prengere dit

    Le monde d’hier est bien toujours présent. Il faut remercier le Président des AGV pour son passage à la Réunion en soutien aux agences de voyages locales exsangues et à son inextinguible lutte aux côtés des agences créées juste avant ou pendant le Covid et qui n’ont droit à aucune aide.

  2. tony gontier dit

    Sans dec ? J’aurais jamais deviné tout seul.

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