L’opacité en pleine lumière
« On pensait avoir touché le fond en 2003. C’était oublier combien le tourisme est une industrie fragile, capable de basculer en une poignée de secondes. Le crash de l’avion de Flash Airlines est venu le rappeler. Ironie du sort, cette terrible catastrophe – la pire qu’ait connue le tourisme français – touche de plein fouet Fram, l’un des tour-opérateurs les plus sérieux. Mais elle aurait pu toucher n’importe qui puisqu’Air Masters, l’aff
On pensait avoir touché le fond en 2003. C’était oublier combien le tourisme est une industrie fragile, capable de basculer en une poignée de secondes. Le crash de l’avion de Flash Airlines est venu le rappeler. Ironie du sort, cette terrible catastrophe – la pire qu’ait connue le tourisme français – touche de plein fouet Fram, l’un des tour-opérateurs les plus sérieux. Mais elle aurait pu toucher n’importe qui puisqu’Air Masters, l’affréteur de l’appareil, revend ses sièges à la plupart des voyagistes français. Rendons grâce à Georges Colson, le PDG du TO toulousain, d’avoir fait face avec dignité, répondant sans détour aux questions de la presse et des clients inquiets. Et passons sur le peu d’empressement d’Air Masters à prendre la parole… On ne pourra en dire de même des autorités égyptiennes qui affirmaient, trois heures seulement après le crash, qu’il s’agissait d’un accident ! Passons aussi sur la déplorable polémique à propos des vols charters. Aucun transporteur n’est à l’abri d’une défaillance. Le crash du Concorde, l’avion le plus cher du marché exploité par l’une des compagnies les plus réputées, prouve combien il faut éviter toute conclusion hâtive.
Une chose est sûre : cette catastrophe met en lumière l’opacité des vols charters vers l’Egypte. Tous les TO ont beau répéter que la saisonnalité y est plus forte qu’ailleurs, que les centres d’intérêts sont éparpillés, que s’ils veulent répondre à une demande très cyclique, ils n’ont d’autre possibilité que de recourir à un consolidateur, il n’en demeure pas moins que rien ne justifie le manque d’informations concernant la compagnie sur laquelle leurs clients vont s’envoler. Paradoxalement, c’est Etapes Nouvelles, le spécialiste des petits prix, qui fournit la meilleure information. Fort de sa politique industrielle, il est quasiment le seul capable de préciser en brochure le nom du transporteur utilisé, et même les horaires des vols ! Comme quoi, le raccourci petit prix/mauvaise qualité est loin d’être toujours justifié.
