JO 2030 : Edgar Grospiron prend la présidence du comité d’organisation
Retardé de plusieurs mois en raison de bisbilles en coulisses autour de la désignation de son président, le comité d’organisation d’Alpes 2030 sera piloté par Edgar Grospiron.
Après plusieurs semaines de tractations, le comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030 (Alpes 2030), va officiellement être lancé mardi à Lyon. Avec, à sa tête, l’ex-champion de ski acrobatique Edgar Grospiron, finalement choisi après le retrait de Martin Fourcade.
Le ministère des Sports, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le Comité paralympique et sportif français, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Région Auvergne-Rhône-Alpes – un « G5 » regroupant ce qu’il est convenu d’appeler les parties prenantes – vont installer l’instance au stade de l’Olympique lyonnais, à Décines-Charpieu. Instance qui pilotera pendant cinq ans le dossier Alpes 2030.
Fin du psychodrame déclenché par le retrait de Martin Fourcade
D’abord prévu pour l’automne 2024, puis fin janvier, le ruban va donc finalement être coupé à la mi-février. « Il était temps », selon l’un des cadres du mouvement olympique français. Ce départ tardif traduit une gestation qui n’a pas été simple, voire quelque peu chaotique. Le psychodrame déclenché par le retrait inattendu du biathlète multiple champion olympique Martin Fourcade au nom de « ses convictions » il y a près de deux semaines, avait plongé l’organisation dans une situation compliquée. Et démontré une certaine fragilité et des tensions en interne.
Même le CIO, d’ordinaire discret sur ces dossiers, était sorti de sa réserve pour faire part de son « impatience ». « Ils apprennent. Ce n’est pas forcément simple de se mettre d’accord à cinq. Il fallait qu’un nom sorte, c’est fait. Ça devrait lancer la machine », résume une source proche des négociations.
De nombreux sujets à traiter pour Edgar Grospiron
Edgar Grospiron, éphémère directeur général de la candidature d’Annecy à l’organisation des Jeux d’hiver 2018, va avoir d’emblée du pain sur la planche. Car si le projet n’a officiellement pas encore pâti de retards irréversibles, les sujets à traiter sont nombreux, et parfois complexes.
Il va falloir livrer ces JO dans une enveloppe contenue de 2 milliards d’euros. Le Cojo devrait bénéficier d’une mission d’appui de l’Inspection générale des finances. Par essence, les JO d’hiver sont « plus déficitaires » que les JO d’été, avec des « recettes plus faibles (…) notamment de billetterie ». Une loi olympique devra également être votée pour encadrer l’évènement (voies de recours, fiscalité, règles liées à la publicité…).
La question environnementale constituera l’un des grands enjeux de ces JO, et des critiques frémissement déjà sur la prise en compte de ce défi majeur à relever que représente le réchauffement climatique auquel sont confrontés les territoires de montagne. « Il va falloir affronter ces sujets », anticipe une source proche de l’organisation.
À la recherche d’un directeur général
Par capillarité, la question des transports entre les sites va devoir aussi être tranchée par le Cojo. L’une des particularités de ces JO d’hiver réside dans la multiplicité des sites, avec quatre pôles allant du Grand-Bornand à Nice. Distants de plus de 500 km par la route, ils sont aux antipodes de la compacité des JO d’Albertville. Mais cette carte des sites n’est pas encore totalement établie. L’intégration ou non de Val d’Isère dans le projet n’est, par exemple, pas encore tranchée.
L’interrogation concernant la construction d’un ascenseur valléen permettant d’accéder à la station de Courchevel pour fluidifier la circulation va devoir être tranchée. Tout comme le lieu de la cérémonie d’ouverture, pas encore déterminé.
A priori, seule la patinoire pour ces JO sera construite à Nice. Edgar Grospiron, qui se lance en quête d’un directeur général, devra « arriver à s’entendre et travailler avec les politiques ». Bref, les défis ne manquent pas.
Bravo a Edgar et courage !