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Intelligence artificielle : notre meilleur ennemi

Google a souvent été qualifié de pire ami, ou de meilleur ennemi. C’est un rôle que joue volontiers l’intelligence artificielle aujourd’hui, comme l’a montré une conférence sur le sujet jeudi 23 novembre, au congrès des Entrepreneurs du Voyage à Lille.

L’intelligence artificielle se développe tous azimuts. L’IA, pour reprendre son acronyme, a déjà plus de 60 ans. Tout a commencé en 1956 avec la machine universelle d’Alan Turing, a rappelé Frédéric Vanhoutte, président d’Eventiz, éditeur de L’Echo touristique, lors d'une conférence sur le sujet au congrès des Entreprises du Voyage. Le phénomène s’est accéléré depuis une vingtaine d’années, a ajouté Frédéric Vanhoutte, exemples à l'appui. "En 1997, Deep Blue battait Kasparof. En 2016, Alphago faisait tomber le champion du monde du jeu de Go, à la grande surprise de… Jean-François Rial( PDG de Voyageurs du Monde)."

Espionnage ?

Depuis quelques années, les GAFA se ruent sur le machine learning, avec Alexa d’Amazon, Google Home, Siri d’Apple… La bataille des assistants vocaux fait rage. Alors, sommes-nous espionnés par un micro en permanence ? "J’ai mis un micro dans la maison, qui peut potentiellement récupérer toutes les conversations ", a souligné Georges-Edouard Diaz, cofondateur de Quantstreams. De plus, quand je demande un hôtel à Barcelone, Alexa ne va-t-il pas me proposer un établissement AccorHotel avec lequel un accord a été signé ?, s'est interrogé à voix haute Georges-Edouard Diaz. Un lien sponsorisé indétectable ? Demain, une puce sera-t-elle dans mon cerveau pour créer une interface directe avec Google ? "C’est ce que nous imaginons pour demain", a ajouté Georges-Edouard Diaz.

Noter ses pairs

Ce qu’il est facile d’imaginer, aussi, c’est un TripAdvisor de tous les citoyens du monde. Pour illustrer le propos, une séquence de l’anthologie de science-fiction Black Mirror a été diffusée (voir ci-dessous).

En résumé, une jeune femme, qui doit prendre l'avion pour assister à un mariage, est refusée à l'embarquement parce qu’elle a une note de seulement 4,18 (au lieu de 4,2). Comme la passagère s’énerve avec l’hôtesse au sol, sa note chute en temps réel, jusqu’à son évacuation par un homme chargé de la sécurité… Pour éviter de telles dérives, l’humain devra faire preuve… d’intelligence bien sûr, dans une démarche éthique. La publicité anti-Google de Qwant montre elle aussi, avec humour, une caricature de l’IA et de l'usage des données personnelles, voire intimes.

Oublions Big Brother. La conférence a aussi montré de bons côtés du "progrès". L’intelligence artificielle peut ainsi amener de vraies solutions liées à la domotique nouvelle génération (avec la reconnaissance vocale), a ajouté Olivier Courtade, fondateur de l’assistant leader du logement intelligent MyXyTy. "Nous pourrons peut-être ainsi régler une question sociétale : garder nos aînés à domicile, plutôt que de les placer dans une maison de retraite", a-t-il indiqué. Dans l’hôtellerie, c’est la promesse de services nouveaux, par la voix. Carolina Di Centa, Senior Functional Consultant IA d’IBM, a livré des exemples. Le programme IBM Watson vous aide à l'enregistrement à l’hôtel, vous guide à votre chambre, détermine avec vous vos horaires. Un pilote est en place avec Hilton. "Nous voulons rendre l'humain plus humain", a assuré Carolina Di Centa. Souhaitons-le pour tous les usages IA, en tout cas, pour le plus grand nombre.

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