GDS : Sabre plaide pour une déréglementation contrôlée

Sabre est en pleine refonte de son modèle économique. « Au cours des 18 derniers mois, près de 40 compagnies aériennes Sabre ont adopté notre programme baptisé Direct Connect Availability (DCA) Three Year Option », explique Stuart Nassos, vice-président marketing et service à la clientèle. Avec le programme DCA, les compagnies versent des honoraires réduits pendant trois ans, et s’engagent en contrepartie à rendre tous leurs tarifs Internet et promotionnels accessibles par les agences Sabre. Parmi les transporteurs signataires figurent les six principales compagnies aériennes américaines (American, US Airways, United, Delta, Continental et Northwest Airlines), British Airways, Air Portugal, Alitalia, Lufthansa, mais pas Air France.
« Nous avons stoppé la promotion active du DCA, qui a représenté pour Sabre un manque à gagner de 100 millions de dollars l’an dernier, précise Stuart Nassos. Nous étudions avec les transporteurs qui n’ont pas adhéré à ce programme d’autres modèles économiques, en attendant la déréglementation. Toutes les hypothèses de travail sont envisagées. Le principe mis en place par Amadeus, avec trois niveaux de tarifs en fonction de la nature du vol, n’est d’ailleurs pas écarté. Stuart Nassos n’en émet pas moins des réserves sur cette grille tarifaire « qui favorise les compagnies actionnaires. » S’il est pleinement favorable à la déréglementation, il estime qu’elle devrait être restreinte aux concurrents d’Amadeus. « Tant qu’il est détenu par des compagnies aériennes, un GDS devrait rester dans un environnement régulé. » C’est le cas unique du GDS européen, dont Air France, Iberia et Lufthansa sont actionnaires.
La Commission devrait publier ses recommandations concernant la déréglementation dans les prochains jours. Quelques mois de discussion suivront dans la profession.
Sabre a revu à la hausse ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre et l’ensemble de l’exercice 2004.