Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Faux avis : trop facile !

TripAdvisor a créé un mini-formulaire de recueil d’avis que les hôteliers peuvent greffer sur leur propre site. Sitôt reçu le communiqué, j’ai testé cet outil, sur le site du Domaine de Larchey, qui propose des chambres d’hôtes à Saint Médard d’Eyrans (33).

« Je suis resté deux nuits avec mon mari. L’accueil est prévenant, attentionné. Le petit déjeuner était copieux. Nous recommandons le Domaine à des couples, mais pas à une famille : les enfants s’ennuieraient peut-être ».

Ce commentaire est pure invention, puisque je n’ai – bien sûr – jamais dormi sur place. C’est afin de satisfaire ma curiosité journalistique et mon devoir d’enquête que j’ai osé poster un « faux ». Et pour optimiser les chances de passer à travers les filtres automatiques et manuels de TripAdvisor, vous aurez noté que mon propos était nuancé, avec une faute en prime. Le portail aux 75 millions d’avis se méfie des commentaires dithyrambiques…

Le 31 août, soit deux jours plus tard, TripAdvisor m’annonçait par mail deux bonnes nouvelles : non seulement mon avis avait été publié, mais en outre mon premier badge de contributeur pourrait m’être attribué après la rédaction d’une troisième critique. J’ai effectivement « commis » un premier avis, sur un établissement dans lequel je n’ai pas séjourné non plus, mais que j’ai toutefois visité.

Encadrer les sites, mais comment ?

Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, souhaite lutter contre les faux avis. « Nous travaillons actuellement avec l’AFNOR (Agence française de normalisation, Ndlr) pour mieux encadrer les sites de notation, a-t-elle déclaré dans les colonnes de L’Echo touristique. Une nouvelle norme sera élaborée d’ici à la fin de l’année 2012 qui devra permettre de vérifier l’authenticité des commentaires de clientèles publiés sur les sites Internet des professionnels ». Il y a effectivement des faussaires à débusquer. Mais la petite France pourra-t-elle lutter contre un grand cow-boy ?

Une récente émission Spécial Investigation (Canal +) a pourtant montré les dommages collatéraux des commentaires bidons. Un hôtelier français racontait comment, pour contrer des commentaires a priori frauduleux à son endroit sur TripAdvisor, il avait fait appel à une société malgache d’e-réputation, qui avait alors publié sur ce même site de faux avis positifs au tarif de 5 euros l’unité. Il avait ainsi regagné quelques rangs, justifiés, sur le célèbre portail américain. Le système montre sa perversité : il faut obliger d’honnêtes hôteliers à tricher, pour rétablir une réputation proche de la vérité… Le pire, c’est que j’ai beau critiquer, je consomme comme vous TripAdvisor sans modération… Tous drogués !

Linda Lainé

 

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique