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ÉDITO. L’industrie du voyage est déjà reconfinée (ou presque)

Avec les dernières annonces gouvernementales, la fenêtre de la reprise s’est quasiment refermée pour l’industrie du voyage.

La septaine au retour d’un séjour dans un pays situé en dehors de l’Union européenne est un tue-l’amour du voyage. Et une ineptie, selon Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde. L’auto-isolement rebutera la plupart des individuels, même s’il n’y aura pas forcément de contrôles de la part des autorités… Le Quai d’Orsay qui déconseille « totalement et strictement » les déplacements internationaux est un autre coup de bambou. Subsistait encore un espoir, celui de la destination France. La septaine généralisée dans les DOM-TOM, en arrivant sur place comme au retour en métropole, va refroidir les envies de soleil.

Quant aux remontées mécaniques, l’espoir qu’elles ouvrent pour les vacances scolaires de février s’éloigne de jour en jour.

Que peuvent vendre les agences de voyages, les TO, les réceptifs ? Des escapades dans la ville ou la région voisine ?

S’il met en place un troisième confinement, le gouvernement, avec ses consignes actuelles, évitera d’onéreux rapatriements…

Si, contrairement aux restaurants, les professionnels ne subissent pas de fermeture administrative, leur situation se rapproche clairement de celles d’un troisième confinement.

Au regard de la situation sanitaire plombée par les nouveaux variants, un troisième confinement pourrait rattraper l’ensemble de la France, estime d’ailleurs l’opinion publique. Selon 72% des Français, « un nouveau confinement aura lieu prochainement », d’après un sondage OpinionWay-Square pour Les Echos. Naturellement, le gouvernement n’est pas prêt à revivre l’épisode des retours précipités – et des rapatriements résultant des fermetures des frontières – du printemps 2020. D’ici à croire qu’il s’est organisé pour, il n’y a qu’un pas que certains observateurs font déjà. D’autant que le sujet de la fermeture des frontières sera sans doute évoqué lors du prochain Conseil européen, jeudi 21 janvier.

En attendant, les agences font face à un double défi. Leurs ventes sont au grand ralenti – un euphémisme. Mais les demandes de reports et d’annulations ainsi que les nombreuses questions des voyageurs mobilisent leurs équipes. Contrairement aux restaurateurs, les agences ont toujours des équipes et donc des coûts liés à l’activité partielle. Sans parler des frais fixes comme les loyers, rappelle Laurent Abitbol, le président de Marietton et du réseau d’agences Selectour.

Jusqu’alors, l’Etat a su bien soutenir financièrement les professionnels du voyage, ce dont ils lui sont gré. Mais pour tenir jusqu’à l’été 2021 et au-delà, il faudra qu’il rallonge son enveloppe globale, comme pour l’hôtellerie-restauration, afin d’éviter des faillites en cascade. La profession compte plus que jamais sur l’écoute de « l’avocat » Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat du Tourisme, et sur l’action des combatifs Entreprises du Voyage et Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). S’il y a du rififi entre les syndicats et le gouvernement, qui n’a prévenu personne en amont de ses grands tours de vis, l’urgence est à de nouvelles mesures de soutien. Quoi qu’il en coûte.

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