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Septaine obligatoire : une douche froide pour les professionnels du voyage et les voyageurs

Les voyages internationaux ont du plomb dans l’aile avec les nouvelles mesures du gouvernement Castex. Pour Jean-François Rial, la septaine obligatoire pour les voyageurs hors UE de retour en France représente une mesure incompréhensible et vaine.

Coup dur pour les destinations prisées des Français comme la République Dominicaine, les Maldives ou encore Dubaï, et pour les professionnel qui les revendent. A compter de lundi 18 janvier, tous les voyageurs arrivant en France, en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne (UE), devront s’engager sur l’honneur à s’isoler pendant 7 jours. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre Jean Castex lors de sa conférence de presse du 15 janvier 2021. A travers ces nouvelles mesures, le gouvernement espère faire barrage à la Covid-19 et à ses variants.

Tout déplacement international « totalement déconseillé »

Cette « quarantaine » de sept jours devient donc obligatoire, et risque d’engendrer des annulations et des reports de voyages vers toutes les destinations étrangères long-courriers. La mesure est effectivement dissuasive, même si le gouvernement n’a pas annoncé de contrôles ni d’amendes. Les professionnels du voyage doivent en informer les voyageurs.

« Tout déplacement international – depuis l’étranger vers la France et de France vers l’étranger – est totalement et strictement déconseillé jusqu’à nouvel ordre », explique de son côté le Quai d’Orsay dans un communiqué du 14 janvier. C’est une douche froide pour les professionnels du voyage, alors même que les ventes peinaient à redécoller. C’est aussi un coup dur pour les acteurs français qui reçoivent des clientèles étrangères, côté réceptif.

Stupéfaction de Jean-François Rial (Voyageurs du Monde)

« Ces décisions sont surprenantes, a réagi Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, suite aux déclarations de Jean Castex. « Si l’on veut éviter l’entrée en France de personnes en provenance de pays hors UE, il faudrait que les individus concernés subissent les mêmes règles dans l’ensemble des pays européens. Se contenter de l’appliquer à l’arrivée en France ne représente strictement aucun intérêt : une personne revenant d’Afrique du Sud peut atterrir dans un autre pays de l’UE (non soumis à l’isolement de sept jours, NDLR)… puis revenir en France, et potentiellement créer un foyer épidémique dans notre pays. »

« Par ailleurs, vu le niveau actuel de contaminations, la mesure ne sert pas à grand-chose. Enfin, toutes les doctrines sur la gestion des épidémies disent que fermer les frontières ne sert à rien. » Les épidémies « se terminent une fois un nombre suffisamment important de personnes infectées ou vaccinées, et donc immunisées et protégées », assure le Professeur Eric Caumes (hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris) dans son livre « Urgence sanitaire ».

« Je comprends que ce soit très difficile pour le gouvernement, qui nous a par ailleurs fortement soutenus », ajoute Jean-François Rial, également vice-président du Syndicat des entreprises de tour-operating. « Mais annuler au dernier moment les voyages concernés aura, pour les professionnels du voyage, de lourdes conséquences financières, organisationnelles, psychologiques et sociales. »

Quid des destinations européennes et de l’Outre-mer ?

Pour l’instant, Jean Castex n’a pas dévoilé de nouvelles mesures s’agissant des déplacements en provenance d’un pays de l’Union européenne. Mais « les ministres travailleront à l’élaboration d’un cadre de coordination en vue du prochain Conseil européen du 21 janvier », a-t-il précisé. Et ce, notamment au regard de « la situation épidémique difficile » que traversent des pays comme l’Irlande ou le Danemark.

Comme d’habitude, les membres de l’Union européenne auront sans doute du mal à adopter une position commune. Chaque gouvernement y va de ses propres décisions et mesures s’agissant des formalités d’entrée. D’autant que les pays de l’UE vivent des situations sanitaires à géométrie très variables, avec des enjeux économiques et touristiques différents.

Concernant les destinations d’Outre-mer, le gouvernement promet de renforcer les mesures préventives, notamment avec le recours accru aux tests PCR. L’objectif est de freiner la propagation des nouveaux variants, comme ceux identifiés en Afrique du Sud et en Amazonie.

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