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EDITO. Hôtels : le mythe des plateformes sans commission

Une nouvelle plateforme naît sous l’impulsion d’un hôtelier alsacien. Avec un « nouveau » modèle… pourtant bien éculé.

Les hôteliers ont de l’énergie à revendre, même en pleine crise. La preuve avec cette nouvelle plateforme, née sous l’impulsion d’un hôtelier alsacien en activité, fatigué de verser des commissions à Booking.com et autres Expedia. Jean-François Maes a créé l’an passé Booking-better.com, une plateforme qui prône la relation directe, sans intermédiaire ni commission. Nous lui souhaitons bonne chance dans cette aventure reflétant une attente du secteur face à la toute puissance des OTAs. Mais son projet, c’est un peu David contre Goliath…

Quel est son modèle économique ? Un abonnement mensuel de 10 à quelques dizaines d’euros par mois. La plateforme s’engage aussi à reverser 5% de ses bénéfices à trois associations actives dans le secteur du tourisme dont les Hôtels Solidaires.

« Booking-better propose un nouveau modèle économique, plus solidaire et transparent, où l’hébergeur reprend le contrôle de ses réservations », explique Jean-François Maes. L’entrepreneur a convaincu quelque 300 confrères, auxquels il promet au démarrage six mois de gratuité.

Le modèle n’est pourtant pas si nouveau, plusieurs start-up l’ont testé, sans succès réel. Qui se souvient de Pilgo, créé en 2016, avec un concept analogue ? Cette plate-forme, portée notamment par l’entrepreneur Charles Beigbeder, a depuis été absorbée par Leboncoin… et n’existe plus en tant que marque B2C. Dans le même esprit, Fairbooking est sortie de terre en 2013, sous l’impulsion de 18 hôteliers nantais, mus par une même volonté de vendre en direct. Neuf ans plus tard, son site mentionne seulement 1000 adresses. De son côté, le site français Hotels-prives.com a, semble-t-il, jeté l’éponge…

Le plus grand programme de recommandations d’hôtels, c’est Google Hotels, selon Sébastien Bazin (Accor).

La réservation directe, un mythe total ? Par le prisme des plateformes d’hôteliers, jusqu’à maintenant, oui. Mais les hébergeurs parviennent bien sûr à écouler des chambres via leur propre site ou des comparateurs. Et ils mettent les bouchées pour limiter leur dépendance aux intermédiaires qui croquent leurs marges. Chez les indépendants, les OTAs génèrent 40% des nuitées, selon une récente étude. De plus, 18% de ventes sont « influencées » par ces mêmes agences en ligne, ce qui correspond à des ventes sans commissions…

Depuis quelques années, un acteur de poids aide aussi les hôteliers à créer un lien direct avec les consommateurs : Google. De l’avis de Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor interrogé par L’Echo touristique, « le plus grand programme de recommandations d’hôtels, c’est Google Hotels, qui est passé devant Trivago et TripAdvisor ». « Nous n’avons pas les moyens technologiques de Google, estime aussi le patron du premier groupe hôtelier d’Europe, avec une grande humilité. Nous sommes dans un rapport est de 1 à 1000. » A chacun son métier, en quelque sorte. L’un, dans l’hospitalité, l’autre dans le digital. 

Linda Lainé, rédactrice en chef de L’Echo touristique

1 commentaire
  1. Jolanda van den Bergh dit

    Petite précision pour remettre cela dans le contexte ; Fairbooking Nouvelle Génération propose déjà 1 000 établissements sur sa nouvelle plateforme, en ligne depuis quelques mois seulement. Ce sont 1 000 établissements connectés pour des réservations en 3 clics, et non simplement référencés. Jolanda van den Bergh, Responsable Développement Fairbooking

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