Développement durable : quand un hôtel d’Hyères s’engage
C’est un petit établissement presque les pieds dans l’eau, qui a décidé de veiller à son empreinte carbone.
Nathalie Artayet, la patronne de l’hôtel Almanarre Plage à Hyères, a marqué les esprits lors de sa prise de parole aux récentes Universités du tourisme durable. Et pour cause, la dirigeante a décidé de réduire l’empreinte carbone de son établissement, jusqu’au Scope 3. Soit jusqu’au transport de ses clients, parfois carboné puisqu’en avion.
Cibler les clients de proximité
Après avoir réalisé un bilan carbone, cet hôtel de charme (15 chambres) a adopté des mesures pour diminuer son impact. « Nous ciblons des segments de clients moins carbonés », précise Nathalie Artayet. Autrement dit, moins de clients internationaux. « Le site est vite fait traduit en anglais ». Ses différentes versions étrangères – 6 au total – s’avèrent volontairement minimalistes.
Les actions payantes de communication, elles, sont fléchées vers les clients et prospects de la région sud, uniquement.
« Nous préférons donner notre argent à Greengo qu’à Booking.com », ajoute Nathalie Artayet qui reste néanmoins sur les deux plateformes. Pour mémoire, le français Greengo rassemble des adresses engagées. Quant à Booking, c’est un agrégateur mondial généraliste, à la clientèle plus internationale et lointaine.
Location de vélo offerte, sous conditions
Deuxième mesure éco-responsable explicite, plus palpable : l’hôtel Almanarre Plage, labellisé Accueil Vélo, encourage les mobilités douces. Les clients utilisant le train ou le bus comme mode de transport principal bénéficient ainsi d’une location gratuite de vélo. Et ce, pendant toute la durée du séjour.
Par ailleurs, des bornes de recharge sont à la disposition des véhicules électriques. Leur utilisation est comprise dans le prix du parking privé, de 8 euros par jour. « Les bornes électriques représentent environ 30% de notre facture électrique globale », précise l’hôtelière.
Pédagogie
Enfin, l’hôtel Almanarre plage promet une table éco-responsable, avec produits locaux et bios. Sans oublier, naturellement, des activités « slow travel » comme le paddle et le kayak. « Nous avons adoré l’implication des propriétaires en termes d’écologie, expliquée de partout », explique une cliente.
Les propriétaires de l’établissement font effectivement de la pédagogie sur leurs engagements, avec humilité. Nathalie et son mari Pierre-Gilles Artayet ne se proclament pas « exemplaires », juste cohérents par rapport à leurs propre valeurs. « Nous ne le faisons pas pour des raisons économiques, mais notre engagement engendre des retombées économiques. »
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