Cracovie et Varsovie, deux polonaises de caractère

Il y a quelques années, un séduisant plombier avait assuré la promotion touristique de la Pologne, prenant le contre-pied du débat politique sur la directive Bolkestein qui agitait alors la France. Joli coup de pub, qui n’a pas transformé pour autant la destination en temple du glamour. Les figures plus austères de Chopin, Jean-Paul II ou Marie Curie, qu’on célèbre cette année, semblent plus représentatives de l’âme d’un pays trop souvent déchiré par l’histoire. Cracovie et Varsovie restent les deux étapes incontournables d’une visite de cette Pologne qui, du sommet des Carpates aux rives de la Baltique, a bien d’autres paysages à offrir. Bâties sur les rives de la Vistule, les éternelles rivales se révèlent parfois semblables, mais surtout bien différentes et parfaitement complémentaires pour le visiteur.

TROP RARES CHEZ LES VOYAGISTES

Cracovie fut la capitale du pays jusqu’en 1596, et elle en conserve une certaine fierté, d’autant plus que son patrimoine est resté intact. À l’inverse, Varsovie a souffert. Son terrible ghetto a disparu, puis c’est la ville qui a été rasée par les nazis avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ressuscitée d’un amas de ruines, elle se révèle plus séduisante que la silhouette de l’inquiétant Palais de la culture et de la science, hérité de la période communiste, pourrait le laisser supposer. Son coeur historique, reconstruit à l’identique, a été si bien reconstitué qu’il s’est retrouvé inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais malgré leur intérêt, les deux villes restent plutôt rares dans la production des tour-opérateurs généralistes. Pour visiter la Pologne, il faut se tourner vers les spécialistes des pays d’Europe orientale et des voyages culturels, ou du côté des autocaristes et des groupistes.