Contrat de Destination : la Provence dresse le bilan des 10 ans
L’initiative de promotion collective lancée en 2015 a déjà 10 ans. L’occasion de faire un bilan et de tracer des perspectives.
Le 16 juin à Marseille, les partenaires signataires du Contrat de Destination Provence ont célébré le dixième anniversaire du collectif. Pour rappel, ce Contrat a été l’un des premiers à être créé sur le territoire français. « La première version a été initiée en 2015 par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, en charge de la promotion du tourisme, indique François de Canson, président du CRT Provence-Alpes-Côte-d’Azur. L’objectif était de fédérer des institutionnels et des privés autour de la promotion de la destination Provence à l’international. »
Dix ans ont passé. Le bilan parait satisfaisant au regard des chiffres annoncés. Les 33 partenaires répartis dans 4 départements du sud-est (hors les Alpes-Maritimes) ont réuni un budget de 4,7 millions d’euros pour mener des actions marketing à l’étranger. Atout France, certaines agences en ligne comme Expedia et des transporteurs ont abondé à hauteur de 5,4 millions d’euros, ce qui a monté le budget global à 10,1 millions d’euros sur la décennie.
Séjours hors-saison
Le flux de fréquentation a été rééquilibré, les séjours hôteliers hors-saison entre octobre et mai, représentent désormais 42% du global contre 37% en 2015. « La promotion sur la saison d’été, c’est fini ! », commente François de Canson.
La marque « Provence, Enjoy the Unexpected » s’est installée au fil des ans, à coup de 73 campagnes marketing sur 12 marchés internationaux. Dans l’hôtellerie, la clientèle américaine a progressé de 45% et la néerlandaise de 25%. Le taux d’occupation dans les établissements 4 et 5 étoiles est passé de 60% à 64%. La durée moyenne de séjour est désormais de 8,3 nuits pour un touriste international contre 6,3 nuits pour les autres visiteurs.
Nathalie Delattre, actuelle ministre déléguée chargée du tourisme, a d’ailleurs salué en vidéo le succès du Contrat de Destination Provence : «31% des 144 millions de nuitées annuelles sont internationales et les retombées directes s’élèvent à 10 milliards d’euros dans la région », a-t-elle souligné.
Accent sur le tourisme durable
Fort de ce constat, les professionnels s’attellent à la version 4 du Contrat, avec un budget mutualisé de 1,7 million d’euros pour les trois prochaines années, en attendant d’autres abondements, notamment celui d’Atout France. « Aujourd’hui, les budgets des collectivités sont contraints, insiste François de Canson. Il faut se fédérer car on ne peut rien faire seuls. »
Les objectifs sont clairs : promouvoir la Provence à l’international, attirer des clientèles à haute contribution, désaisonnaliser et rallonger les séjours, et mettre l’accent sur le tourisme durable. Des « slow experiences » en mobilité douce sont déjà mises en avant pour découvrir les arts de vivre en Provence. « 14% des touristes étrangers se déplacent en train dans la région contre 4% il y a 10 ans », se félicite-t-il. Les établissements labellisés « verts » seront de plus en plus valorisés. Quant aux marchés-cibles, ils sont européens, comme l’Espagne et la Suisse (accessibles en train), la Scandinavie, et plus lointains comme la Chine et les États-Unis, toujours en hors-saison.
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