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Carlo Cozzi (Galago Expéditions) : « Faire l’impasse sur l’été serait catastrophique »

Rentré en urgence du Kenya, le directeur du réceptif Galago Expéditions, qui opère en Afrique de l’Est, s’inquiète d’un confinement qui durerait jusqu’à cet été à l’échelle mondiale.

C’est depuis la brousse kenyane, lors d’un voyage organisé pour Huwans Clubaventure, que Carlo Cozzi, co-fondateur de Galago Expéditions, apprend qu’il doit ramener son groupe au plus vite à l’aéroport de Nairobi (Kenya). « Deux jours plus tard, tous mes clients étaient de retour en France. De mon côté, j’ai quitté le Kenya le 23 mars, avec le dernier vol opéré par Air France depuis le Kenya. L’aéroport a fermé ses portes le 24 », raconte le dirigeant, qui rejoint alors son domicile, à Aix-en-Provence.

« Le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda ont été très réactifs, comme Huwans, qui a trouvé des vols pour rapatrier nos clients. Mais, même si les gestes barrières et mesures sanitaires mis en place étaient impressionnantes, l’ambiance se détériorait à destination, et il était temps de rentrer », estime Carlo Cozzi. Et si « le chant des oiseaux, l’éclaircissement des rivières et l’épanouissement de la nature » ravit le dirigeant pendant cette période de confinement mondial, les semaines qui viennent risquent d’être compliquées pour son activité.

Garder le lien avec les partenaires

« Nous avons reporté tous les départs en avril et en mai, mais pour l’été, la saison stratégique pour nous, nous n’avons plus du tout de nouvelles demandes. Nous n’avons pas de réponses aux questions que tout le monde se pose, à commencer par la durée du confinement, qui ne sera pas égale en fonction des pays. Faire l’impasse sur la période juillet/septembre, pendant laquelle nous réalisons la majorité de notre chiffre d’affaires, serait vraiment catastrophique. Mais, comme tout le monde, nous sommes dans le flou concernant la suite des événements ».

Parce que l’arrêt quasiment total de l’industrie touristique à l’échelle mondiale tombe au plus mauvais moment pour le réceptif, qui travaille entre autres avec Terre d’Aventures, l’UCPA, Tirawa, Atalante ou le réseau d’agences locales indépendantes Nomadays. « D’habitude, le mois de mai concentre le gros des demandes sur l’été, avec 5 ou 10 demandes par jour. Pour l’instant, les inscrits n’ont pas annulé, mais il nous reste des places, sur tous nos groupes. Nous ne pouvons pas faire grand-chose, à part maintenir un lien avec nos partenaires via l’envoi de newsletter sur le Covid-19 en Afrique, ou nous concentrer sur différents développements prévus de longue date ».

Une situation « dramatique » pour les familles qui vivent du tourisme

Galago Expéditions négocie également des reports avec ses partenaires hôteliers, « qui jouent vraiment le jeu. Mais les prochaines semaines seront très importantes. Si le confinement se prolonge au-delà du mois de mai, la situation sera très difficile, pour notre agence comme pour des millions d’emploi dans le tourisme et dans le monde », pense Carlo Cozzi. « Parce que derrière l’industrie du voyage à forfaits, il y a des hôteliers, des restaurateurs, des guides, des cuisiniers, des garagistes, des fabricants de pneus, … la situation actuelle est dramatique pour le tourisme et pour les familles qui en vivent ».

Pourtant, avec 340 clients inscrits, Galago Expéditions avait « de bons chiffres » jusqu’à maintenant. « Mais ça ne va pas s’améliorer dans l’immédiat, et ça nous fait vraiment peur pour l’exercice 2020 » conclut Carlo Cozzi. Habituellement, Galago Expéditions séduit environ 1000 clients par an.

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