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Bratislava veut se faire une image

La capitale slovaque dispose d’atouts et aimerait le faire savoir : patrimoine varié, prix bas, dessertes aériennes directes de Paris.

Avec son entrée dans l’Union européenne, la Slovaquie figure enfin sur les cartes, se réjouit Andrej Durkovsky, le maire de Bratislava. De fait, son pays – encore parfois confondu avec la Slovénie – souffre d’un handicap d’image. Il doit une dose de notoriété à Adriana Karembeu, mais aussi à Presbourg (Bratislava), où Talleyrand signa pour Napoléon la paix du même nom. La ville fut pendant plusieurs siècles la capitale des rois de Hongrie. De ces années d’opulence, il reste quelques perles, sous un imposant château dominant le Danube. Coincée entre Vienne (à 60 km), Budapest (200) et Prague (260) en République tchèque, à laquelle la Slovaquie était rattachée jusqu’en 1993, Bratislava cherche désormais à développer son tourisme. Et dépasser la simple excursion à la journée depuis Vienne ou le stop lors d’une croisière sur le Danube.

En 2003, le pays a reçu 1,9 million d’étrangers pour une nuit ou plus, la plupart slaves ou germaniques (Tchèques à 34 %, puis Polo- nais, Allemands, Hongrois, Autrichiens). Les Français n’arrivent qu’au septième rang, avec 2 % du total. Ils étaient 28 629 l’an dernier, en majorité des voyageurs d’affaires. Les touristes recensés par les agences réceptives n’étaient pour leur part que 3 874 ! Mais ce nombre a plus que triplé depuis 2000 (+34,2 % au premier semestre 2004) alors que le tourisme en provenance des pays voisins est stagnant. La Slovaquie se tourne désormais vers un tourisme plus rémunérateur, explique Gabriel Kuliffay, directeur du tourisme.

La ruée des Viennois sur les spectacles de l’Opéra

Pour attirer les visiteurs, le pays met en avant un net différentiel de prix à son avantage par rapport aux capitales d’Europe centrale. Comme en témoigne la ruée des Viennois pour assister aux spectacles joués dans son Opéra. Ses hôtels sont 30 % moins chers qu’à Vienne ! L’accès aérien direct depuis Paris est par ailleurs facile, assuré par deux compagnies, dont la low cost Sky Europe (deux vols par jour). Austrian Airlines a réagi en lançant en mai dernier un vol quotidien en Fokker 70 en partage de codes avec Slovak Airlines. Easyjet n’exclut pas elle aussi de se lancer sur l’axe.

Les 22 765 chambres du pays sont à plus de 70 % des 2/3b. Il n’y a pas de 5b, mais les 4b ont doublé depuis 2000, avec le Carlton de Bratislava (Radisson SAS) rénové il y a deux ans, face à l’hôtel Danube, ou l’Holiday Inn. Kempinsky, Hilton et Marriott ont aussi des projets. Ces hôtels, concentrés dans les montagnes des Tatras et à Bratislava, ne font toutefois pas le plein le week-end. De quoi séduire les TO à la recherche de chambres. Pourtant, beaucoup font encore l’impasse sur le pays, y compris Pauli, Top of Travel ou Transtours (hormis une croisière sur le Danube). Seuls quelques petits TO sont pour le moment présents (Amslav, Slav’Tours, Allibert…).

C’est d’autant plus dommage que le potentiel est important, avec six sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, des villes anciennes, des églises en bois, des stations thermales et de ski, des vignobles, une forêt primaire… Le ministère de l’Economie (qui gère le tourisme) espère débloquer rapidement des fonds structurels européens pour promouvoir le pays. Il s’est lié dans ce but aux Hongrois, Tchèques et Polonais. Un bureau de tourisme pourrait ouvrir à Paris d’ici deux à trois ans et l’ambassade de France à Bratislava a créé un groupe de travail bilatéral, pour stimuler les échanges touristiques franco-slovaques.

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