Bratislava (Slovaquie)

La nouvelle Europe

Seulement 69 km séparent Vienne de Bratislava, la capitale de la Slovaquie. L’étape se fait en quelques heures. C’est de cette région que partaient les Croisades, rappelle Sabine, la conférencière attitrée du bateau. Mais c’est Marie-France, une passagère, qui improvise une brillante conférence sur l’impératrice Sissi. Les haut-parleurs ont été branchés et on peut l’écouter depuis le pont tout en profitant de la vue. Déjà Bratislava s’annonce. Sur le quai, notre guide nous attend, ravie de cette occasion de parler français. Nous n’aurons pas le temps de grimper jusqu’à l’imposant château. Qu’importe ! de la place de l’Hôtel de Ville, centre névralgique où tous les styles architecturaux sont représentés, jusqu’au Théâtre, en passant par l’Eglise bleue, Maria nous fait passer un après-midi délicieux dans cette ville au charme très méditerranéen, avec ses ruelles étroites bordées de terrasses de cafés. Du xvie au xviiie siècle, les Habsbourg furent couronnés rois de Hongrie à Bratislava. Hongroise pendant mille ans, la ville est ensuite devenue la deuxième cité de Tchécoslovaquie au xxe siècle, mais a longtemps été peuplée d’Allemands. D’où ses autres noms de Presbourg en allemand et de Poszony en hongrois, raconte-t-elle devant la collection unique de tapis gobelins anglais du palais Primatial, où fut signée la paix de Presbourg, après la bataille d’Austerlitz.

Après le dîner, le bateau lève l’ancre, pendant qu’un spectacle se déroule dans la grande salle… personne n’a envie de regagner sa cabine. Vers minuit, les cris de centaines de mouettes signalent notre arrivée au kilomètre 1 819. On se précipite sur le pont pour assister au passage de l’écluse de Gabsikovo, la plus impressionnante des neuf écluses qui rythment notre croisière depuis Linz : 22 m de dénivelé, 275 m de long et 34 de large. Le bateau descend doucement dans la nuit noire. ça y est ! les portes s’ouvrent, l’écluse est passée. En route pour Budapest.