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Billets d’avion : « Il n’a jamais été envisagé d’activer le remboursement » selon Iata

Des compagnies membres de Iata refusent de rembourser des billets de vols annulés. Quelle est la position de Iata sur ce sujet qui fâche ? L’association nous a répondu.

L’Association du transport aérien international (Iata) a reçu quelques centaines de courriers de la part d’agences de voyages françaises*, qui dénoncent notamment l’absence de remboursement des billets d’avion non volés. Suite à ces lettres de distributeurs membres des Entreprises du Voyage, et notamment de MisterFly, quelle est la position de Iata ? L’association qui regroupe 290 compagnies aériennes dans le monde acceptera-t-elle les demandes des agences tricolores ? Ce sont les deux questions complémentaires que nous avons posé à sa direction.

Perry Flint, responsable de la communication, basé aux États-Unis, nous a répondu par mail le mardi 31 mars. « Pendant la crise actuelle, les compagnies aériennes ont annoncé différentes politiques relatives aux remboursements, explique-t-il en préambule. Certains proposent des alternatives telles que l’extension de la validité des billets et des crédits pour de futurs voyages sous forme de bons de voyage. Nous reconnaissons les difficultés que cela a créées pour les agents de voyages et Iata a rappelé aux compagnies aériennes que -dans certaines juridictions- les agents sont tenus de rembourser les passagers en vertu de la réglementation. Mais en fin de compte, il s’agit d’une décision commerciale pour chaque compagnie aérienne, individuellement, et elle est en dehors du champ de Iata. »

Perry Flint, Head of Corporate Communications-USA

Un passif de 35 milliards de dollars

Perry Flint en profite pour partager des chiffres qui témoigne de la profondeur de la crise liée à la pandémie de coronavirus. « Iata a fourni aujourd’hui une analyse montrant que, pour le deuxième trimestre, les billets vendus mais non volés représentent un passif de 35 milliards de dollars américains, dont environ 10 milliards de dollars américains dans l’Union européenne. C’est tout simplement sans précédent. Il n’a jamais été envisagé d’activer les règles de remboursement dans une situation de fermeture quasi totale de l’industrie. » Les agences françaises ne sont donc toujours pas entendues…

Le responsable de la communication indique dans la foulée que le mécanisme des avoirs, institué par certains Etats, trouve grâce à ses yeux : « Certains gouvernements, dont le Canada, la Colombie et les Pays-Bas, ont décidé d’autoriser les compagnies aériennes à émettre des bons au lieu des remboursements. Cela donnera du temps pour que le secteur aérien puisse continuer à fonctionner. » Dans une récente interview accordée à L’Écho touristique, Jean-Pierre Sauvage, président du BAR France, se montre lui aussi favorable à une telle option.

Des avoirs pour tous les billets d’avion ?

Dans l’Hexagone, rappelons que le principe des avoirs a été instauré par une ordonnance du 25 mars 2020, applicable aux voyages à forfait et aux autres prestations touristiques en dehors des « transports secs ». Le mécanisme a été décidé pour « concilier à la fois le maintien de la trésorerie dans les entreprises et l’intérêt du consommateur », avait alors indiqué le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, en charge du Tourisme. Les compagnies aériennes tentent-elles, en France, d’accéder à un dispositif analogue, via le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebarri ? La question se pose. Si l’idée circule actuellement dans les couloirs des ministères, elle devra vraisemblablement passer par le Go (et les conditions) de la Commission européenne.

*Il s’agit de courriers de mise en demeure de suspendre le paiement des vols annulés que les compagnies aériennes refusent de rembourser aux passagers en violation du Règlement (CE) n°261/2004, reprenant le modèle transmis par les Entreprises du Voyage à ses adhérents.

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