Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Avec les avoirs, le Quai d’Orsay veut éviter des faillites d’agences de voyages

Avoir pour un prochain voyage, APST, plan de relance : Jean-Baptiste Lemoyne a fait le point sur ces différents sujets lors d’une conférence de presse mardi 17 mars.

« Le tourisme est l’un des premiers secteurs économiques frappés de plein fouet » par la crise liée à l’épidémie de coronavirus, dès le mois de janvier pour les TO, a souligné Jean-Baptiste Lemoyne. Le secrétaire d’Etat, auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, s’exprimait au sortir d’une réunion avec les différents acteurs de l’industrie, mardi 17 mars à 14h30. « L’impact a augmenté », a-t-il souligné, de -40% en mars, à -90% aujourd’hui.

Jean-Baptiste Lemoyne a rappelé les premières mesures mises en place par le gouvernement, qui visent à « aider les entreprises à encaisser le choc », notamment dans le tourisme. Le président de la République « a été très clair : ce que l’on souhaite, c’est préserver l’outil économique, les entreprises et les emplois ». D’où la mise en place d’un dispositif spécifique notamment le recours simplifié à l’activité partielle, avec prise en charge des salaires jusqu’à concurrence de 4,5 le montant du Smic.

Préserver la trésorerie

Le premier sujet de préoccupation, de la part de la filière, c’est le maintien de la trésorerie, a-t-il ajouté. D’où le dispositif de report de charges, notamment, et le projet de report de séjours par l’émission d’un avoir, permettant de « concilier à la fois le maintien de la trésorerie dans les entreprises et l’intérêt du consommateur, qui est de ne pas perdre un déplacement réservé ». La mesure permettant la mise en place des avoirs « figurera dans le plan d’urgence gouvernemental, et répond aux préoccupations des agences de voyages mais aussi de l’Unat », association du tourisme social et solidaire.

Le remboursement généralisé « pourrait engendrer la faillite généralisée d’un certain nombre d’agences » entraînant « du coup l’incapacité de rembourser tous les clients. »

Avoir : une ordonnance prévue la semaine prochaine

A quelle échéance le principe de l’avoir, qui pourrait être valable 12 mois, sera-t-il mis en œuvre pour les voyages non-effectués ? « Nous sommes de manière générale dans une course contre la montre », a précisé le secrétaire d’Etat. Un projet de loi d’habilitation sera présenté dès le 18 mars en Conseil des ministres, avant d’être discuté en session extraordinaire en fin de semaine au Parlement, puis des ordonnances seront rédigées. Le système de l’avoir passera donc par une ordonnance, qui pourrait être opposable dès la semaine prochaine. Sur ce point, « on s’achemine au niveau européen vers une évolution du droit ».

Le principe général de l’avoir pourrait également s’appliquer aux voyages scolaires (dont 80% du CA est réalisé au printemps). Objectif : permettre aux écoles de rembourser les parents d’élèves et de programmer des classes vertes ou de neige lors de l’année scolaire suivante.

APST : un modèle économique à revoir ?

Interrogé sur l’APST, Jean-Baptiste Lemoyne, qui présente le Quai d’Orsay comme un facilitateur avec tous les services de l’Etat, s’est montré plus énigmatique. « S’il y avait des faillites, l’APST serait prête à intervenir. A ce moment-là, le gouvernement serait lui aussi amené à intervenir. Maintenant, quand on sera sorti de tout ça, il faut peut-être réfléchir à nouveau au business model de l’APST. » L’Etat serait prêt à soutenir la caisse de garantie, au niveau financier ? a-t-on demandé à Jean-Baptiste Lemoyne. « Je crois que vous extrapolez mes propos », nous a-t-il répondu. « Ce que je dis, c’est qu’on cherche à éviter les faillites, pour éviter que l’APST soit trop sollicitée »… six mois après la déconfiture de Thomas Cook. « Si l’APST est sursollicitée, forcément, l’Etat sera amené à s’interroger, et surement à venir en soutien. Mais je ne peux pas encore me prononcer sur une situation virtuelle. »

S’agissant de l’absence de protection des voyageurs qui ont acheté un vol sec, en cas de faillite de la compagnie, -liée notamment à l’absence de caisse de garantie-, le secrétaire d’Etat reconnaît simplement qu’on « n’échappera pas à la réflexion » pour trouver des solutions.

Vers un plan de relance pour la France

Jean-Baptiste Lemoyne a aussi évoqué un plan de relance de la destination France, comme au lendemain des attentats de 2015 à Paris. « Nous déployons déjà des activités avec Atout France, en remplacement du salon Rendez-vous en France prévu à Nantes, pour maintenir le lien avec des professionnels du tourisme à l’étranger. » Et ce, notamment via des webinars.

En attendant, la France s’organise aussi pour mettre en place des vols pour les ressortissants de notre pays qui sont bloqués à l’étranger : 9000 personnes au Maroc, mais aussi de nombreuses personnes en Tunisie, en Algérie, en Egypte, aux Canaries, en République dominicaine, aux Philippines…

A lire aussi :

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique