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ÉDITO. Apprendre à vivre (et voyager) avec le coronavirus

L’insouciance de l’été a vécu. Pour éviter un reconfinement, nous devons vivre autrement.

Le déconfinement, c’était la liberté retrouvée. La promesse de vacances sans restriction de 100km. Mais les signes de rebond se multiplient. A qui la faute ? Aux voyageurs ? Aux jeunes ? Aux politiques ? La faute est partagée. Nous sommes tous un peu responsables. S’agissant du secteur du voyage, le gouvernement a attendu avant d’instaurer des contrôles aux aéroports. C’est seulement à compter du 1er août que la France a mis en place des tests Covid-19 pour les voyageurs de certains pays. N’était-il pas indispensable de les prévoir au début de la saison estivale ? De toute évidence, des pare feux tardent à être dressés, pour nous protéger. La mascarade du masque continue de l’illustrer. Longtemps taxé d’inutile, le port du masque est aujourd’hui érigé en barrière contre le coronavirus. Mais à Paris, d’une rue à l’autre, il est obligatoire ou ne l’est pas, ce qui est ridicule. Le dessin de Plantu est éloquent.

En Catalogne espagnole par exemple, il l’est dans la rue même en rase campagne, le message a le mérite d’être clair. Si nous voulons ne pas plonger dans un reconfinement, les gestes barrière doivent devenir faciles à comprendre, pour les habitants comme pour les voyageurs. Des automatismes chevillés au corps. Des règles qu’on s’impose afin de se protéger mutuellement, avec altruisme.

En attendant, face à la recrudescence des cas de contamination, l’Europe se referme, doucement mais sûrement. La Tunisie a classé la France en orange. Le Royaume-Uni impose la quatorzaine aux personnes en provenance d’Espagne, de France, de Malte, des Pays-Bas. Malte ferme bars et boîtes de nuits. Plusieurs régions d’Espagne demandent aux discothèques de garder leurs portes closes. Ce sont des contraintes, des privations de libertés pour certains, mais des mesures indispensables afin d’éviter une seconde vague et un reconfinement massif qui serait catastrophique pour l’économie.

Les gestes barrière doivent devenir faciles à comprendre, pour les habitants comme pour les voyageurs.

Faut-il aller jusqu’à moins voyager ? Les Européens le font déjà, en témoignent les derniers chiffres de Paris Aéroport. Le trafic passagers de Roissy et d’Orly s’est effondré de 77,1% en juillet 2020, versus juillet 2019. Les Français et leurs voisins ont davantage privilégié les vacances dans leur propre pays, mais aussi dans leurs familles, chez des amis. Oui, nous pouvons continuer de voyager, en France comme à l’étranger. Preuve que le monde a (un peu) changé, ce n’est pas l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui l’affirme, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : maintenir les frontières fermées ne constitue pas une stratégie « viable » pour lutter contre le coronavirus, déclare l’OMS. « Les économies doivent rouvrir, les gens doivent travailler, le commerce doit reprendre », a déclaré le Dr Michael Ryan, son directeur des situations d’urgence, tout en reconnaissant que chaque État devait prendre en compte individuellement les risques d’ouvrir ses frontières. « Le risque zéro est une chimère destructrice, (…) il faut nous résoudre à accepter que le virus continue à circuler dans la société, de façon minime et calculée », comme l’explique une chronique du quotidien Le Soir. Et cultiver en permanence le sens de l’adaptation, en toute humilité, face à un virus qui n’en finit pas de nous surprendre.

Après une saison estivale atone pour nombre de professionnels du voyage, nous courrons vers une saison d’hiver compliquée. Heureusement, au cœur de cet été si particulier, le secrétaire d’État au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a annoncé la prolongation du chômage partiel, pour aider les entreprises à « tenir » jusqu’en mars 2021. Car comme Laurent Abitbol (Marietton/Selectour) l’a déclaré dès le mois d’avril 2020, « Le rebond, nous l’attendons (seulement) en janvier 2021 ».

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