Air Algérie a perdu le contact avec un avion au-dessus du Mali
La compagnie algérienne annonce que l’appareil, qui reliait Ougadougou à Alger, ne répond plus depuis cette nuit, 50 minutes après son décollage. De nombreux Français se trouveraient à bord.
Terrible loi des séries ou hyper-sensibilité médiatique en cette période agitée pour le secteur aérien ? En annonçant ce jeudi matin avoir perdu le contact avec l’un de ses appareils assurant la liaison entre Ouagadougou et Alger, Air Algérie a en tout cas déclenché un nouveau vent d’inquiétudes.
Selon la compagnie algérienne, l’avion ne répond plus depuis cette nuit à 2h55, heure de Paris. Transportant 120 passagers de plusieurs nationalités, le vol AH5017 avait décollé depuis 50 minutes de la capitale du Burkina Faso et survolait alors le nord du Mali, a précisé à l'AFP une source d'Air Algérie, sous couvert de l'anonymat.
Le secrétaire d'Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier a indiqué qu'il y a "vraisemblablement" des Français et "en nombre", à bord de cet appareil ajoutant qu'une "cellule de crise" a été constituée à la direction générale de l'aviation civile française pour vérifier notamment des informations.
Perte de contact après un changement de cap
L'appareil, un McDonnell 83, était affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair. "L'avion n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako", a ajouté une source d'Air Algérie. "Le signal a été perdu après le changement de cap", a-t-elle insisté. L'appareil devait atterrir à Alger vers 5h10 ce matin.
La compagnie a mis en place un "plan d'urgence", a indiqué la direction dans un communiqué.
Un contexte aérien extrêmement tendu
Malgré une intervention militaire internationale encore en cours, la situation est toujours instable dans le nord du Mali, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes. Un contexte qui alimente évidemment toutes les craintes, une semaine après le crash du vol MH17 de Malaysia Airlines en Ukraine, sans doute touché par un missile, et la suspension mardi de la desserte de Tel-Aviv (Israël) par plusieurs compagnies européennes et américaines, après qu’une roquette du Hamas est tombée à proximité de cet aéroport.
Ce mercredi a en outre été endeuillé par le crash à Taïwan d’un appareil de TransAsia Airways, qui a fait 48 morts, dont deux Françaises.
