Aides publiques : l’hôtellerie-restauration a été le secteur le plus aidé en 2021
La rentabilité du secteur « s’est accrue de 61,8% », tandis que « sans les subventions, elle aurait baissé de 21,6%.
Les entreprises du secteur hôtellerie-cafés-restauration (HCR) sont de loin celles qui ont le plus bénéficié des aides publiques aux entreprises en 2021, selon une étude publiée mercredi par une organisation d’experts-comptables.
La rentabilité du secteur « s’est accrue de 61,8% », tandis que « sans les subventions, elle aurait baissé de 21,6% », selon un document présenté par la Fédération des centres de gestion agréés (FGCA) au cours d’une conférence de presse conjointe avec la Banque de France.
Le secteur HCR est également « le seul secteur dont le résultat courant serait négatif » s’il n’avait pas été aidé, selon les experts-comptables, qui ont analysé les liasses fiscales de 131500 très petites entreprises (TPE) soumises à l’impôt sur le revenu, issues de 77 professions et 11 secteurs différents.
L’hôtellerie-restauration, qui a connu en 2021 comme en 2020 des fermetures administratives en raison de la pandémie de Covid-19, est encore le seul secteur qui a vu son chiffre d’affaires chuter l’an dernier, de 8%, alors que tous les autres secteurs ont enregistré une évolution positive.
Grâce aux aides, les patrons d’hôtels-restaurants ont néanmoins fait partie en 2021 des dix professions qui ont le plus gagné d’argent, avec un résultat courant net de 66.035 euros, soit plus du double non seulement de 2020, mais aussi des années précédentes, selon les chiffres de la FGCA.
Une conjoncture qui se dégrade
Les simples restaurants qui ne font pas d’hébergement ont rapporté en moyenne 65.171 euros contre 34.523 en 2020 et 32.457 en 2019, selon la même source.
Les cafés-tabacs qui vendent aussi des jeux de hasard et des journaux sont encore plus rentables et arrivent en 2021 en troisième position de toutes les professions, avec 74943 euros de gains, contre 56699 euros en 2020 et 52988 euros en 2019.
Les tabacs, journaux, jeux arrivent en cinquième position avec 69876 euros.
Face à l’effet d’aubaine qu’ont parfois pu constituer les aides gouvernementales durant la crise sanitaire, le président de la FGCA Yves Marmont a estimé qu’ « on aurait dû limiter (les aides) au résultat moyen des trois dernières années ».
Un grand nombre d’entreprises avaient aussi pu renflouer leur trésorerie grâce aux prêts garantis par l’Etat (PGE), qu’elles doivent commencer à rembourser cette année au moment où la conjoncture se dégrade et l’inflation s’emballe.
Tous secteurs confondus, le résultat net courant des TPE était de 41000 euros en 2021, 20% d’entre elles gagnant moins que le Smic net, soit 14000 euros.