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Aérien : les agences de voyages peuvent-elles contourner Iata et le BSP ?

Les réseaux d’agences de voyages Selectour et Havas Voyages ont décidé de travailler ensemble sur une solution pour « contourner Iata ». Où en est ce très ambitieux projet ?

A travers leur groupement Asha, les réseaux Selectour et Havas Voyages ont décidé de travailler sur une solution pour « contourner Iata ». « Ce sera le projet du GIE en 2024/25, avait assuré Laurent Abitbol, président du directoire de Selectour, lors du congrès 2023 en Jordanie. Et nous avons la solution. Nous l’avons testée au sein de Voyamar. Ça marche, grâce à Amadeus Wallet. »

La banque rémunère

Le projet a-t-il avancé ? Un an plus tard, au congrès de Doha (Qatar), Laurent Abitbol explique qu’il est bel et bien déployé, avec BNP Paribas comme partenaire bancaire.

« Certaines compagnies ont accepté de passer par le Wallet d’Amadeus, comme Royal Air Maroc. Nous les payons le jour même, mais nous sommes rémunérés à 1,5%. » Le système garantit aussi les paiements en cas de défaillance d’un transporteur aérien. 

Amadeus définit l’Outpayce B2B Wallet comme « une solution de paiement multidevises » qui aide les vendeurs à « payer les fournisseurs à l’aide de cartes virtuelles ». Concrètement, quand une agence réserve un billet d’avion, l’argent est directement débité, sans passer par Iata. Le modèle repose sur des revenus versés par la banque.

Déploiement chez Selectour et Havas

« C’est déjà 10% de l’ensemble de notre activité, s’enflamme Laurent Abitbol, par ailleurs président de Marietton. Sur 3,5 milliards d’euros par an du périmètre Asha, nous estimons que nous avons un potentiel (adressable) de 2,8 milliards d’euros. » Voyamar passe ainsi ses achats sur des compagnies low cost et des agences de voyages font des tests, ajoute le dirigeant. Le GIE est en négociation avec Air France, complète-t-il. 

10% de la volumétrie Asha qui passe par le Wallet d’Amadeus, c’est considérable… Christophe Jacquet, administrateur du GIE ASHA et directeur général de Havas Voyages, confirme-t-il un tel pourcentage ? « On y sera très vite », répond-il à L’Echo touristique. Son réseau Havas réalise actuellement « des tests en central. Avant un déploiement sous peu », nous précise au Christophe Jacquet.

Du côté de Selectour, à date, six agences utilisent le Outpayce B2B Wallet d’Amadeus, nous indique le département communication du réseau à l’hippocampe. « Deux TO et un mini-réseau sont aussi lancés en production », complète-t-il. Les agences du groupe Marietton Développement et de nouveaux adhérents Selectour devraient suivre.

Pas de grand retour des commissions

Autre sujet d’importance dans la distribution de billets d’avion : le modèle économique. « Le retour de la commission dans l’aérien, c’est ma bataille », avait déclaré Laurent Abitbol lors du congrès 2021 du réseau volontaire à Hammamet (Tunisie).

Trois ans plus tard, ce n’est plus le cas, reconnaît-il. « 3 ou 4 compagnies » accordent des super-commissions, de 2% ou 3%, c’est tout. « Il faudrait qu’Air France accepte (de verser des commissions, Ndlr), pour que les autres compagnies acceptent à leur tour. » Or avec le transporteur national, « la bataille est perdue pour l’instant », admet le dirigeant, sans pour autant capituler à plus long terme. Fort de la volumétrie d’Asha, qui concède un pouvoir de négociation hors-normes.

Toutefois, difficile d’imaginer qu’Air France-KLM revienne en arrière sur le sujet… Le groupe franco-néerlandais a arrêté de verser aux agences des commissions sur les ventes de billet d’avion le 1er avril 2005. Et ce, en vertu d’un accord alors signé avec le Snav (ex-EdV).

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1 commentaire
  1. Tatou1 dit

    Sans accord des compagnies aériennes, la pratique de l’utilisation des cartes virtuelles est prohibée par la résolution 890 de IATA. Le coût élevé des commissions de ces cartes est alors payée par les compagnies aériennes, ce qui permet une rétro-commission aux agences ou réseaux. C’est bien sur une garantie de paiement pour les compagnies ( évite les défauts de paiement des agences) mais cela a un coût. A ce jour, les compagnies aériennes font plutôt la chasse à ce genre de pratiques.

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