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Laurent Abitbol (Selectour) : « Le retour de la commission dans l’aérien, c’est ma bataille »

C’est un président du directoire déterminé qui a pris la parole ce matin, lors du congrès Selectour. Partageant sa grande bataille, le retour de la commission pour les agences.

« Nous étions prévu 547, nous sommes 463 », a souligné Laurent Abitbol, en ouverture du 11e congrès de Selectour à Hammamet (Tunisie). Le président du directoire a rapidement partagé son « leitmotiv pour les trois prochaines années », le retour de la commission aérienne. Une commission qu’Air France a stoppé en 2005. Les autres compagnies du monde entier aussi, à la même époque.

« Chères compagnies aériennes, chère Air France, nous avions à l’époque une commission de 7% quand on vendait un billet. » Laurent Abitbol critique la politique tarifaire agressive des compagnies, et les appelle à mieux rétribuer les distributeurs. « Redonnez les commissions, redonnez-nous les moyens de travailler. Nous sommes vos clients », a-t-il souligné à l’adresse des transporteurs. « Pour que les compagnies s’en sortent, il faut qu’elles augmentent leurs prix de 100 euros. Augmentez de 150, donnez une commission, et nous serons là. Si Air France le fait, les autres suivront. » Car les agences de voyages regrettent aujourd’hui d’être obligées de facturer des frais de service, et d’être ainsi plus chères que les sites des compagnies aériennes.

« Soyez généreux avec nous. Augmentez vos prix. Nous sommes capables de vendre cher. Faites-nous confiance. Ce sera la belle vie d’il y a 25 ans. » Et s’il n’y parvient pas ? « Nous devrons un jour investir dans les compagnies aériennes. » Une remarque qui a fait rire les congressistes.

Une table ronde abordera, cet après-midi, l’idée du retour de la commission, avec les principales intéressées, les compagnies françaises… 

Vers une liste de compagnies « interdites de vente »

Laurent Abitbol a aussi fustigé les compagnies aériennes qui refusent de rembourser des vols annulés, violant ainsi la réglementation. Et critiqué IATA qui bloque les remboursements. « C’est du vol, de l’arnaque. On est qui, des banques ? « Parmi les compagnies aériennes, il y a des voyous, Ryanair par exemple. Avec d’autres compagnies, il faut se battre avec des avocats, et « avec le temps on se fait rembourser ». Enfin, des compagnies se montrent exemplaires, Air France, et toutes ses consœurs françaises.

Alors Selectour va appliquer la politique du bâton : « Vous allez recevoir, la semaine prochaine, une liste de compagnies autorisées à vendre, et une liste de compagnies interdites de vente. » Les agences sont indépendantes, et libres de suivre ou non cette directive. Mais Laurent Abitbol a prévenu les récalcitrants qu’il ne faudra pas appeler la coopérative à la rescousse en cas de problème.

« Les compagnies pas sérieuses, il faut les boy-co-tter. »

Selectour : 54 points de vente en moins

Laurent Abitbol a aussi évoqué la santé du réseau et la crise. Selectour compte actuellement 1100 points de vente, partout en France. Le réseau en a perdu 54, suite à des fermetures d’agences ». Le président du directoire déplore un seul dépôt de bilan, qui n’a pas eu d’incidence sur le réseau. « Nous n’avons pas de problème financier. Nous sommes à l’équilibre. Nos fonds propres sont toujours très élevés », atteignant « des millions et des millions d’euros » accumulés depuis 50 ans. « Malgré la pandémie, nous n’avons pas touché à cet argent prévu pour les coups durs. » Mais sans surprise, ce trésor de guerre n’a pas augmenté depuis deux ans.

Il a également été question du GIE ASHA, qui regroupe Selectour et Havas Voyages. « Avec le GIE ASHA, nous représentons 50% du retail du voyage en France. Nous sommes le premier groupe français. En 2019, nous représentions un volume d’affaires 6,437 milliards d’euros. Nicolas Sarkozy m’a rappelé que le GIE, c’est 937 millions d’euros chez Air France. Soit 7% du trafic mondial passagers Air France. » Un levier pour négocier avec la première compagnie. « C’est important que nos négociations soient fortes. »

Le terme « agent de voyages » va disparaître

Pour Laurent Abitbol, Selectour compte seulement « 14% de taudis », contre 60% avant, mais aussi « 40% d’agences super belles ». Une enquête mystère est actuellement menée dans le réseau. 28 contrôleurs testent les points de vente. Histoire de préserver la marque Selectour, quitte à la retirer aux moins performants. Les résultats sont attendus fin février résultats, des décisions suivront.

Par ailleurs, Le terme agent de voyages va disparaître. Trop vieillissant, il a déjà été remplacé par « Travel Planner » chez Havas Voyages (Marietton). Pour préparer le rebond, le réseau prévoit une grande campagne de promotion, d’un budget de 1,5 million d’euros, sur la marque Selectour. Une campagne qui sera déployée, entre janvier et mars 2022. Selectour fête actuellement ses 50 ans. « On est une famille, on réussira ensemble. »

« La profession a souffert, mais a gagné une bataille de l’attention auprès du gouvernement. A la différence d’avant, notre profession est reconnue », grâce à des professionnels comme Jean-Pierre Mas (EdV), Jean-François Rial (Seto), René-Marc Chikli (Seto). « Quand on parle à un ministre d’agents de voyages, il sait ce que c’est. Exister est une force », s’est aussi réjoui le dirigeant.

1 commentaire
  1. Anonyme dit

    C’est une bonne occasion de fournir la liste des compagnies qui ne remboursent pas les avoirs émis aux agences de voyages .
    Est-ce que Tunisair en fait toujours partie de cette liste ?
    De toute façon c’est une occasion pour régler définitivement ces litiges.

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