5 De Mistra au Magne
Splendeur et rigueur
Éternelle rivale d’Athènes, elle fut l’une des plus puissantes cités-États de la Grèce antique. Mais la Sparte d’autrefois n’a pas résisté au temps, et c’est une ville moderne sans intérêt majeur qui porte aujourd’hui son nom. Si les touristes y affluent malgré tout, c’est en fait pour rejoindre Mistra, à quelques kilomètres de là, une cité fondée au XIIIe siècle de notre ère et qui fut en son temps l’une des plus importantes de l’Empire byzantin, à la vie intellectuelle florissante.
Le site, accroché aux pentes d’un piton rocheux qui domine la plaine, est en partie détruit, mais il y subsiste une superbe collection d’édifices, principalement religieux. Du monastère de Péribleptos, serti dans la verdure, à celui de Pantanassa, encore habité par quelques religieuses orthodoxes tout de noir vêtues, on saute d’une église à l’autre, surmontées d’un chapelet de coupoles sous lesquelles se cachent des nefs aux fresques splendides. Dans la plupart des cas, Mistra marque le point le plus austral des circuits touristiques dans le Péloponnèse.
Il faut pourtant pousser la curiosité plus au sud encore. Là s’ouvre une région peu fréquentée mais grandiose : le Magne. Un territoire parfois austère, où les montagnes, dégarnies par les vents, surplombent avec sévérité des côtes sauvages. Construits en escaliers, dans l’intérieur des terres ou en bord de mer, les villages sont hérissés de maisons aux airs de tours carrées fortifiées. Un mélange d’Irlande, de Bretagne et de Corse, loin de l’image classique de la Grèce.
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