La Martinique a du goût : féroce d’avocat, fricassée de lambis, chatrou (pieuvre) créole, blanc-manger coco. Voilà un menu type présenté sur la toile cirée madras d’un restaurant populaire, au détour d’une route. Le dépaysement gastronomique est assuré, les saveurs et les épices aussi. Dans le restaurant chic d’un grand hôtel, les recettes sont adoucies et adaptées, avec par exemple, à la carte, salade césar au poulet boucané, filet de vivaneau mariné à la vanille, macaron vanille parfum coco et minestrone d’ananas. Loin de ce luxe, des petits producteurs tentent de préserver et de faire revivre les nombreuses productions vivrières d’une île qui a connu bien autre chose que la canne à sucre et la banane. Exemple, le jardin Kalbanat à Saint-Esprit qui essaie de redonner de l’appétence pour les différentes variétés de manioc oubliées. Mais l’incontournable goût de la Martinique reste le rhum : des ti-punch (ou « CRS » : citron rhum sucre) aux nobles rhums vieux millésimés. Les sept distilleries subsistant dans l’île sont impossibles à éviter.