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XL Airways en difficulté : « Voilà ce qui se passe quand on laisse entrer les prédateurs »

Après Aigle Azur, XL Airways, la spécialiste des vols vers les Antilles et l’Amérique, demande à son tour le placement en redressement judiciaire.

C’est la deuxième compagnie aérienne française en moins d’un mois à se déclarer en cessation de paiement et à rechercher un repreneur: après Aigle Azur, XL Airways a demandé jeudi son placement en redressement judiciaire.

« Depuis plus d’un an, la direction a négocié avec plusieurs repreneurs. Ces négociations n’ont pas abouti et la compagnie doit aujourd’hui se placer sous la protection du Tribunal de Commerce de Bobigny », a expliqué jeudi soir la société dans un communiqué. « Le président Laurent Magnin a informé l’ensemble du personnel et expliqué le déroulement de la procédure. L’objectif est d’assurer le versement des salaires et d’enclencher rapidement la recherche d’un repreneur sous la direction du tribunal de commerce de Bobigny », a ajouté l’entreprise.

Une situation extrêmement difficile

Basée à Paris-Charles de Gaulle, l’entreprise emploie 570 collaborateurs, en poste à Roissy et personnels navigants. Equipée de longs-courriers de moyenne capacité Airbus A330, elle transporte chaque année près de 700.000 passagers en long-courrier, sur quatre continents, essentiellement en Amérique du Nord, notamment les Etats-Unis, les Antilles, mais aussi en Chine. XL a stoppé ses ventes dès jeudi soir.

L’entreprise, propriété du holding français DreamJet Participations, était dans « une situation devenue extrêmement difficile », après avoir mené en vain depuis 2018 des discussions avec plusieurs repreneurs potentiels, a-t-elle indiqué dans son communiqué. Parmi ses repreneurs potentiels à l’époque figurait Air France. Mais le départ de 2018 de Jean-Marc Janaillac, le patron du groupe, sous pression d’un mouvement social, a mis un terme au projet, selon une source proche du dossier.

Dreamjet, qui possède La Compagnie Boutique Airline, a acquis 100% de XL  Airways France en 2016. Ancienne compagnie française Star Airlines, qui comptait parmi ses principaux clients le Club Med, XL Airways avait été ainsi rebaptisée en 2006 après son rachat par le groupe britannique XL Leisure Group.

La faute aux prédateurs ? Ou à la puissance publique ?

Pour Jean-Louis Baroux, fondateur d’APG et fin observateur de l’aérien, cette nouvelle est « très triste même si la compagnie n’a pas encore été liquidée. Elle respire encore. Maintenant on va voir si l’aviation civile va aider la compagnie. Elle a laissé des prédateurs comme Norwegian utiliser des slots européens alors qu’elle ne paie pas les mêmes impôts. Voilà ce qu’il se passe quand on laisse entrer des prédateurs qui vendent en dessous du prix de revient. »

Ces difficultés interviennent en même temps que celles d’Aigle Azur, également en cessation de paiement, et dont le tribunal de commerce d’Evry a décidé la liquidation.

On peut regretter le manque d’écoute des gouvernements successifs. Depuis des années, les dirigeants de compagnie, Laurent Magnin en tête, fustigent l’abondance de taxes, le niveau des redevances aéroportuaires, et surtout le manque de vision générale pour porter la pavillon français, longtemps fierté nationale. Pour preuve, les assises de l’aérien, qui après un nombre ahurissant de réunions, n’auront accouché d’aucune mesure concrète si ce n’est une nouvelle taxe !

Avant XL Airways, plusieurs compagnies « low cost » européennes ont rencontré des difficultés ces derniers mois, notamment Norwegian, Germania et l’islandaise Wow Air. En 2018, près d’une dizaine de compagnies à bas coût basées en Europe avaient mis un terme à leurs opérations.

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