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Dossier de l’été 2019 : tout ce que vous devez savoir sur la nouvelle taxe sur l’aérien

Cette taxe sera intégrée au projet de loi de finances 2020 et s’appliquera à toutes les compagnies aériennes​.

Qu’est-ce que cette taxe ?

Le gouvernement a décidé de mettre en place cette taxe dès 2020 une « écocontribution » de 1,50 à 18 euros sur les vols au départ  de la France. Elle ne concerne ni les vols vers la Corse et l’Outre-Mer, ni les vols en correspondance.

La France est-elle la seule ?

« Nos voisins européens mettent des dispositifs de ce type » en place, a souligné, la ministre des Transports, Elisabeth Borne. « Les Pays-Bas ont récemment annoncé qu’ils voulaient mettre une taxe de 6 euros sur les billets ». « En Allemagne, au Royaume-Uni, en Norvège, en Suède, des taxes sur les billets d’avion sont en place », abonde Andrew Murphy, de l’ONG européenne Transport & Environnement, qui cite également les Etats-Unis ou l’Australie. D’ailleurs, « le taux de la taxe annoncée en France est incroyablement bas par rapport à d’autres pays voisins », glisse-t-il. L’équivalent allemand rapporte un milliard d’euros par an, et le « Air Passenger Duty » britannique 3,4 milliards d’euros.

Qui va payer ?

Si toutes les compagnies (quasiment 50% du trafic aérien français est le fait de compagnies étrangères) devront s’acquitter de la taxe, « cette mesure serait extrêmement pénalisante pour Air France, dont 50% de l’activité est réalisée au départ de l’Hexagone », plaide le groupe français, pour qui « cette taxe représenterait un surcoût de plus de 60 millions d’euros par an ».

« Air France représentera à peu près 25% » des 180 millions d’euros de recettes annuelles attendues, a de son côté pondéré Elisabeth Borne. « Comparé à la marge du groupe », ce surcoût serait en tout cas « important », observe Didier Bréchemier, analyste chez Roland Berger.

Quant à savoir si les usagers seront pénalisés par la mesure, « c’est aux compagnies de voir », affirme Andrew Murphy à l’AFP. « Les compagnies peuvent aussi décider d’absorber le coût supplémentaire sans le reporter sur le passager… Même si généralement, ce genre de taxes va effectivement peser sur le coût du billet d’avion. »

Quid de la transition écologique du secteur ?

« Cette nouvelle taxe sur le transport aérien devrait financer des modes de transport concurrents, dont le transport routier, et non la transition énergétique dans le domaine aérien », regrette encore Air France. Le produit de ces contributions sera en effet affecté à l’Agence de financement des infrastructures de France (Afitf), pour des projets majoritairement ferroviaires et routiers.

Didier Bréchemier relève qu’il s’agira d’argent ne pouvant être investi pour « faire évoluer les flottes » vers des avions moins polluants. « Une aide au changement des aéronefs ou à l’accélération de la présence des véhicules électriques sur les aéroports aurait aussi du sens ». « Je n’ai pas de doute que le transport aérien veut aussi participer à la transition écologique », a estimé Mme Borne. « On peut réfléchir aussi à une modulation des redevances et des taxes en tenant compte effectivement des efforts qui sont faits. »

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