Un modèle français en péril

Il faudra donc faire avec cette menace terroriste que d'aucuns ne peuvent plus ignorer, mais que la majorité d'entre nous sommes prêts à défier au nom de nos libertés individuelles. Il faudra se résigner à voir d'autres nations que la nôtre déstabilisées par le fanatisme, les luttes intestines et les conflits entretenus par des intérêts qui, soi-disant, nous dépassent. Il sera bon d'espérer, par exemple, que la géopolitique n'inscrira pas la Turquie sur la longue liste des destinations où il ne fait plus bon vivre et que la Tunisie, cinq ans après la Révolution du Jasmin, se sorte de ses problèmes économiques qui nourrissent acrimonie et désespérance. Enfin, il sera essentiel de se poser les bonnes questions et de tirer des enseignements.

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Comme de comprendre pourquoi nos champions du tourisme sont, spécifiquement en France, des colosses au pied d'argile. De garder en mémoire la chute de la maison Fram, les difficultés des filiales France de Thomas Cook et TUI, et la surprenante mise en vente de Transat France. Avec cette cession, la maison mère canadienne n'est pas dans le désaveu de sa filiale française, dont le management est respecté de tous, mais dans un marché français en lequel l'opérateur ne semble plus croire, à la manière d'un Kuoni en son temps. À moins qu'il ne s'agisse "simplement" d'une opération financière dont nous aurons les tenants et aboutissants dans quelques mois.

Mais ne nous y trompons pas : oui, l'exception du modèle français n'est pas faite pour rassurer les acteurs internationaux. Même nos champions nationaux, d'Accor, au Club Med, en passant par Pierre et Vacances Center Parcs, ont le regard qui brille et l'appétit qui se nourrit au-delà de nos frontières. À n'en pas douter, 2016 sera donc une année rude et la vigilance à tout point de vue de mise.