Un groupement associatif propose une « taxe grands voyageurs » pour réduire le trafic aérien
Réseau Action Climat, groupement d’associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques, suggère l’instauration d’une « taxe grands voyageurs » pénalisant « les riches urbains ».
Taxer à tout prix. Le Réseau Action Climat prône, lundi 23 septembre, l’introduction d’une « taxe grands voyageurs » pour pénaliser « les riches urbains », principaux utilisateurs d’avions, jugeant que la baisse du trafic aérien est le seul moyen efficace pour réduire les émissions de gaz responsables du réchauffement dans le secteur.
Les solutions technologiques comme les carburants de synthèse ou les biocarburants « sont insuffisantes à elles seules pour respecter l’accord de Paris, il est impératif de réduire dès maintenant le trafic » aérien qui pesait pour 7% des émissions françaises de CO2 en 2019, souligne cette fédération de groupes environnementaux dans un communiqué, avant la publication d’une large étude prévue jeudi 26 septembre.
Une « taxe grands voyageurs » pour « sécuriser la relance ferroviaire »
Leur mesure phare est la création d’une « taxe grands voyageurs » qui fonctionnerait à l’inverse du système de fidélités des « miles » : plus un passager prend l’avion, plus le prix unitaire d’un billet augmente. Selon la modélisation du Réseau Action Climat (RAC), cette mesure « permettrait de baisser les émissions du secteur aérien de 13,1%, tout en faisant peser l’essentiel de l’effort sur les passagers les plus réguliers et en générant 2,5 milliards (d’euros) de recettes ».
Elle contribuerait également, selon RAC, à « sécuriser la relance ferroviaire » ainsi qu’à « améliorer l’équité fiscale entre les Français ». Parmi d’autres propositions figurent l’interdiction des jets privés, la suppression des vols courts ou l’instauration d’un quota d’un aller-retour par an et par personne. Le transport aérien est, d’après le mouvement associatif, utilisé « surtout par les personnes aisées, urbaines, diplômées et plutôt jeunes pour partir en vacances ». <
Une pluie de taxations
Dans une note de décryptage sur la taxation du transport aérien, la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) s’offusque de ces demandes de taxations supplémentaires pour le transport aérien.
« Le transport aérien est déjà soumis à une fiscalité et à une réglementation qui couvrent largement le coût de ses externalités environnementales s’agissant des émissions de CO2 sur les liaisons métropolitaines et intra-européennes. Si la prise en charge de ces coûts sur les vols long-courriers reste limitée, elle nécessite l’instauration d’un mécanisme garantissant des conditions de concurrence équitables avec les compagnies non européennes, qui sont encore très largement exemptées de taxation environnementale. Enfin, la taxation nationale pèse davantage sur les compagnies aériennes basées en France, pénalisant ainsi leur compétitivité », fait savoir l’instance représantant les grandes compagnies aériennes françaises.