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Turquie : le plus grand parc d’attractions d’Europe définitivement fermé

Avec ses gigantesques statues de dinosaures et ses 17 montagnes russes, Wonderland Eurasia, à Ankara, devait devenir le plus grand parc d’attractions d’Europe. Le projet, teinté de politique, a viré au fiasco.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, voulait que Wonderland Eurasia soit « une source de fierté » pour les habitants d’Ankara, la capitale de la Turquie. Des centaines de millions d’euros investis en attractions, aménagements et infrastructures, et un parc fermé moins d’un an après son ouverture, en mars 2019. Voilà l’histoire résumée de Wonderland Eurasia.

Le parc, qui comptait sur ses montagnes-russes, ses fontaines géantes et ses statues monumentales de dinosaures pour attirer jusqu’à 10 millions de touristes par an à Ankara, une ville plutôt administrative, a coûté la bagatelle de 750 millions de dollars. Mais, très vite, l’étendue des problèmes affectant Wonderland Eurasia est palpable.

Deux jours après l’inauguration du parc, un train est resté bloqué au sommet d’une montagne russe, obligeant les passagers à descendre de l’attraction à pied. Un épiphénomène qui témoigne cependant d’une ouverture à la hâte, comme l’état général du parc, très vite dénoncé par ses premiers visiteurs sur les réseaux sociaux (sanitaires dégradés, attractions à moitié construites, zones du parc interdites d’accès pour cause de chantier, …).

Le tourisme, un « caprice puéril » ?

Moins d’un an après son ouverture, très vite entravée par la pandémie, Wonderland Eurasia finit par baisser le rideau, laissant sur place des statues et des attractions en proie à la rouille et un vif sentiment d’amertume. « Ce dont Ankara avait besoin, ce n’était pas d’un parc d’attractions. C’était (d’une amélioration) des transports », regrette Tezcan Karakus Candan, présidente de la Chambre des architectes d’Ankara. « C’était un projet extravagant », ajoute-t-elle, soulignant qu’il existait déjà un autre parc d’attraction d’envergure dans la capitale turque.      

Pour Güven Arif Sargin, professeur d’architecture à l’Université technique du Moyen-Orient, à Ankara, vouloir faire de la capitale un pôle touristique relevait d’un « caprice puéril ». Wonderland Eurasia, qui fut d’abord appelé « Ankapark », était censé développer le tourisme dans la capitale turque, loin de posséder les charmes d’Istanbul ou des stations balnéaires du sud du pays. Reste à savoir ce que deviendra le patrimoine du parc, construit sur une forêt protégée.

Pour le moment, Wonderland Eurasia demeure fermé et à l’abandon. La municipalité a poursuivi en justice l’entreprise responsable du site dans l’espoir d’en gagner le contrôle et de mettre le vaste terrain sur lequel il a été construit à profit. Une décision est attendue à ce sujet le 13 septembre.

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