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TUI France : un plan social « avec phase d’appel à volontariat » qui divise

Alors que le voyagiste vient d’annoncer un plan social d’envergure, les représentants du personnel accusent le groupe TUI de profiter du contexte pour faire des économies.

La réorganisation structurelle – et le plan social « avec phase d’appel à volontariat » qui en découle – annoncée par la direction de TUI France suscite l’émoi dans les rangs du voyagiste. « Les salariés sont remontés, et c’est logique que l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC) veille à défendre leurs intérêts », explique Lazare Razkallah, le secrétaire général du Conseil social et économique (CSE) de TUI France. « Le groupe ne déroulera pas son plan sans que nous réagissions. Il devra assumer, et payer ce qu’il doit aux salariés qui seront licenciés. »

Car le CSE a du mal à digérer l’annonce de ce plan social, quelques jours après le début du déconfinement et avant le début d’une saison estivale qui semblait enfin s’amorcer. « Dès que cela a été possible, tout le monde s’est démené pour reprendre l’activité. On a incité des salariés à rouvrir des agences, pour leur annoncer quelques semaines plus tard qu’ils seraient licenciés, sans même attendre les chiffres de l’été ? Le groupe TUI profite de la crise liée à la pandémie de Covid-19 pour appliquer un plan de restructuration », avance Lazare Razkallah.

Des « synergies possibles » entre la France et le Maroc ?

Pour confirmer son analyse, le CSE va s’entretenir avec le ministère de l’Economie, ce jeudi. « Nous allons leur parler du dispositif du chômage partiel, du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) accordé à TUI France (10 millions d’euros en juin selon le syndicaliste), et le fait que les salariés licenciés en France seront remplacés par des salariés de la filiale du groupe TUI au Maroc. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités et nous expliquer pourquoi ils accordent ce genre d’aides alors que l’emploi n’est pas protégé par l’entreprise », détaille Lazare Razkallah.

La direction de TUI France, elle, a une autre lecture de tous ces éléments. « Le CICE n’est pas une aide publique, mais un crédit d’impôt », commente le siège de l’entreprise, à Levallois-Perret. Par ailleurs, TUI France, qui dispose d’un accord relatif au dispositif de chômage partiel jusqu’au 17 septembre, serait dans une situation « bien plus compliquée qu’aujourd’hui » sans cette aide gouvernementale. En revanche, la direction de TUI France précise qu’il n’y « aura pas d’augmentation des effectifs au Maroc par rapport à la réorganisation annoncée en France ». « Des synergies dans les services de production, et sur certaines destinations seulement », sont par contre possibles entre la France et le Maroc.

Pour l’heure, représentants du personnel et direction ont rendez-vous, ce mercredi, pour un nouveau CSE extraordinaire, qui devrait préciser l’impact de ce plan de restructuration sur le volet organisationnel de TUI France.

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