Transdev privatisé : le groupe allemand Rethmann devient actionnaire majoritaire
L’opérateur de transports publics Rethmann rachète 32% du capital de Transdev – et en devient ainsi l’actionnaire majoritaire.
C’est discrètement, via un arrêté publié samedi 21 juin au Journal officiel, que Transdev est officiellement passé sous pavillon allemand. Le ministre de l’Economie a autorisé la vente de 32% du capital de Transdev à Rethmann, actant la privatisation du groupe français.
Rethmann France rachète ainsi « 36 101 511 » actions ordinaires de Transdev, pour l’équivalent de « 450 240 000 » euros, lit-on dans l’arrêté signé par le directeur général du Trésor, Bertrand Dumont. Rethmann détiendra alors 66% du groupe, laissant loin derrière lui la Caisse des dépôts (CDC), actionnaire à 34% du groupe. L’allemand s’est toutefois engagé à conserver l’équipe de direction actuelle.
En décembre 2024, le directeur général de la CDC, Eric Lombard, avait déjà exprimé vouloir céder une partie de Transdev, n’estimant « ne plus être le meilleur actionnaire majoritaire » de la société – son activité se fait aujourd’hui principalement hors du territoire français.
Continuité actionnariale
Si plusieurs candidats s’étaient manifestés pour racheter ces actions, la CDC a décidé d’opter pour Rethmann afin de garantir « la continuité actionnariale » de l’entreprise. Le groupe allemand était connu comme favori depuis plusieurs mois maintenant : il avait assuré que Transdev resterait « une société française », et promis une « très bonne offre, à un très bon prix, avec des engagements forts sur le volet social », avait rapporté Le Monde en novembre 2024.
Si les activités de Transdev représentent moins de 30% de son chiffre d’affaires (qui s’élevait en 2024 à plus de 10 milliards d’euros), l’opérateur s’installe tranquillement et durablement en France. Gérant déjà les transports de Reims, de Grenoble ou de Saint-Etienne, il s’est principalement imposé en Hexagone en reprenant la gestion du Nice-Marseille, première ligne régionale sortie du giron de la SNCF. Mais le groupe ne cache pas souffrir de la difficile ouverture à la concurrence en France, et ne cherche pas à s’y imposer outre-mesure : Transdev ne s’est par exemple pas été candidat lors de l’appel d’offres des métros du Grand Paris, ou de l’ouverture à la concurrence des Intercités.
Le groupe s’affirme principalement dans le reste du monde : en 2023, il est notamment devenu le premier opérateur de transport public aux Etats-Unis, lors du rachat de First Transit. La Caisse des dépôts explique ainsi sa décision de sortir partiellement du capital de Transdev : elle estime avoir vocation à financer les transports en France, mais pas nécessairement dans le monde entier.