Thaïlande : l’attentat visait les étrangers
Alors qu'un nouvel attentat a eu lieu mardi 18 août à Bangkok, retour sur l'attaque à la bombe qui s'est déroulée la veille dans la capitale thaïlandaise près d'un sanctuaire très fréquenté par les visiteurs étrangers, faisant au moins 20 morts. Un coup dur pour le tourisme qui représente 8% du PIB.
L'explosion d'une bombe a fait lundi soir à Bangkok au moins 20 morts et plus de 120 blessés près d'un sanctuaire en plein centre de la capitale thaïlandaise, une zone très fréquentée, y compris par les touristes étrangers.
Atteindre le tourisme et l'économie
La bombe artisanale avait été placée à l’intérieur du sanctuaire hindouiste d’Erawan, situé à proximité de centres commerciaux et d’hôtels. Selon un bilan provisoire concernant les victimes étrangères, au moins deux Malaisiens, deux Hong-Kongais, un Singapourien, trois Chinois, un Philippin et un Indonésien ont été tués.
"C'était une bombe de TNT (…), les gens qui ont fait ça visaient les étrangers pour porter atteinte au tourisme et à l'économie", a déclaré lundi soir Prawit Wongsuwong, le ministre de la Défense.
Sur son site, le quai d’Orsay a d’ores et déjà effectué une mise à jour dans ses conseils aux voyageurs, recommandant la vigilance pour les séjours et déplacement dans la capitale thaïlandaise.
Une décennie de troubles politiques
Plusieurs pistes concernant l’identité et les motivations des auteurs de l’attentat sont envisagées. Il pourrait s’agir, selon les autorités, d'un suspect apparaissant sur les images de vidéosurveillance, "originaire du nord-est du pays et membre d'un groupe opposé à la junte". Une autre piste évoquée, mais peu probable selon le gouvernement, est celle de la rébellion musulmane du sud de la Thaïlande. La guerre qu’elle mène contre le gouvernement a fait plus de 6 500 morts depuis 2004 – essentiellement des civils – mais a rarement débordé au-delà des trois provinces du Sud.
Depuis mai 2014, la Thaïlande est gouvernée par la junte militaire, qui a pris le pouvoir pour mettre fin à des mois de manifestations meurtrières contre l'ancien gouvernement élu. Le pays reste ainsi tendu et profondément divisé après près d'une décennie de troubles politiques, conclus par deux coups d'Etats.
Le tourisme, qui représente 8% du PIB, est l’un des rares secteurs du pays en relative bonne santé, plus d’un an après le coup d’Etat militaire. Le gouvernement espérait un nombre record de visiteurs en 2015, notamment pour asseoir sa légitimité. Quelques heures après l’attaque, le cours du bhat thaïlandais s’effondrait, atteignant son plus bas niveau en six ans.
