Starline, le projet fou d’un train ultra-rapide à travers le continent européen
Ce projet ambitieux vise à révolutionner le réseau ferroviaire européen, en permettant de relier plus de 40 villes européennes grâce à un train ultra-rapide.
Aller de Lisbonne à Kiev en train, en passant par Marseille, Vienne ou Varsovie ? C’est le projet fou du groupe de réflexion 21st Europe qui, avec son projet de réseau ferroviaire européen « Starline », entend révolutionner la façon de voyager en Europe.
A grande vitesse et à haute capacité, Starline ambitionne de remplacer progressivement les vols court-courriers en Europe, en offrant une alternative plus écologique et efficace à l’aviation.
Le projet doit son nom à sa forme d’étoile. Composé de huit corridors principaux, le réseau se déploierait sur 21 000 kilomètres de voies ferrées, dont 50% seraient des lignes nouvelles. Aux heures de pointe, 225 trains sillonneraient simultanément ce réseau pan-européen.
Au total, le projet prévoit de relier 41 destinations européennes, mais aussi du Royaume-Uni, de la Turquie et de l’Ukraine, et fonctionnerait « comme un métro ». 21st Europe file la comparaison jusqu’à un plan de circulation similaire.

Expérience unique et simplifiée
Selon 21st Europe, « aujourd’hui, le réseau ferroviaire européen reflète sa complexité politique : il est fragmenté, inégal, souvent trop lent ». Le groupe de réflexion appelle ainsi à créer une infrastructure « fluide, durable, et excitante ». « Imaginez des trains bleus, à grande vitesse, qui glisseraient sans effort à travers les frontières, et feraient de ce patchwork de lignes nationales une expérience unique et simplifiée ».
Le projet prône une mobilité plus verte, arguant que des « trains électriques propulsés par les énergies renouvelables pourraient faire des mobilités européennes un modèle de durabilité ».
Les trains bleus de Starline fuseraient à plus de 300 kilomètres/heures et permettraient de transporter 1,1 milliard de voyageurs par an.
Mais le projet est-il réaliste ? Le groupe de réflexion n’en démord pas. « Le désir de voyager de manière ouverte et accessible [des Européens] est clair », évoquant l’âge d’or des trains de nuit et la popularité du système Interrail. 21st Europe déplore toutefois des voyages transfrontaliers « fragmentés, lents, et coûteux ».
Un projet crédible ?
L’investissement total du projet est estimé à 430 milliards d’euros – soit un coût moyen de 20 millions d’euros par kilomètre de voie. Le groupe de réflexion propose de financer le projet par des fonds publics. Celui-ci serait géré par des sociétés ferroviaires nationales agréées, et supervisé par une nouvelle Autorité ferroviaire européenne – un organisme imaginé par 21st Europe, au sein du cadre de l’Union européenne, chargé de garantir la coordination, l’interopérabilité et l’expansion à long-terme du système.
Si la proposition est ambitieuse, le groupe estime qu’elle pourrait devenir une réalité d’ici 2040. « Nous commençons à construire un réseau ferroviaire qui permettra d’obtenir un changement réel en rassemblant les décideurs politiques, concepteurs et leaders de l’industrie, afin de transformer notre vision en action ».
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